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Transparence ?

30 mars 2016, 07:34

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Vous avez dit transparence ? Comment expliquer alors qu’une personne qui occupe la présidence d’un corps parapublic ait participé à un entretien d’embauche pour un poste de directeur sans savoir quel était l’organisme qui recrutait ? On lui a caché jusqu’au bout, à cette candidate, qu’il s’agissait de l’organisme dont elle est elle-même la présidente...

Cela s’est réellement passé à Maurice. Le mois dernier, Youshreen Choomka, Chairperson de l’Independent Broadcasting Authority (IBA), postule pour un poste de direction dans une institution. Le nom de l’institution n’est pas indiqué dans l’avis d’appel à candidatures. C’est au cours de l’interview, organisée par une agence privée de recrutement, qu’elle dé- couvre qu’elle cherche à se faire embaucher comme directrice d’un parapublic qu’elle préside depuis presque un an.

Peu importe, la décision du panel de sélection allait la combler de bonheur. Elle reçoit, comme un cadeau d’anniversaire pour ses 32 ans, le poste de directeur de cette institution complexe qui a pour mission de garantir la liberté de communication audiovisuelle. Vaste programme et lourdes responsabilités pour les frêles épaules de la jeune directrice.

Une interview est un exercice qui se prépare à l’avance. On se renseigne sur le secteur d’activité en question. Youshreen Choomka s’est donc préparée pour affronter l’épreuve. Toutefois, elle ne se rend pas compte que c’est bien l’institution qu’elle préside qui avait commandé l’exercice.

À la suite de sa nomination, elle a af- firmé à la presse que tout a été fait dans la «transparence». Dans ce cas, nous devons vivre à une drôle d’époque où ce terme a acquis un sens nouveau. Choomka préside un Conseil d’administration qui a la responsabilité de nommer un directeur mais ignore que la sélection a été sous traitée à une firme privée.

Le plus étonnant dans l’affaire, c’est qu’à aucun moment elle n’a su interpré- ter les indices que recelait l’appel à candidatures. En parcourant les attributions du poste, il était possible à un initié de deviner que celles-ci correspondaient aux tâches du directeur de l’IBA.

On veut bien croire que tout cela ne procède pas d’une mise en scène destinée à tromper l’opinion publique. Rien ne permet de penser que les protagonistes de l’affaire ont agi de mauvaise foi. Mais, de grâce, ne parlez pas de transparence quand on cache des faits cruciaux à son Chairperson. Plus opaque que l’IBA, tu meurs.