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L’arbitrage de SAJ

7 avril 2016, 07:23

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C’est un coup de force. Le Premier ministre a anéanti le dernier espoir du ministre Lutchmeenaraidoo de gagner la partie sur le terrain politique. Il a exprimé, hier, sa position à partir d’un communiqué ferme et catégorique.

Anerood Jugnauth s’est départi de la neutralité qu’il a observée jusqu’ici dans le conflit entre les ministres Lutchmeenaraidoo et Bhadain. Il est clair qu’il s’est désolidarisé de son ministre des Affaires étrangères.

Dans un message sans équivoque, le chef du gouvernement déclare qu’il est «totalement faux» d’affirmer qu’il était satisfait des conditions dans lesquelles un prêt en euros a été accordé à l’ancien ministre des Finances par la State Bank. Il apporte ainsi un démenti à ce que son ancien ministre des Finances a avancé dans un affidavit déposé en Cour suprême lundi dernier.

 

Anerood Jugnauth prenait soin ces temps derniers de ne s’associer à aucun des deux camps en présence. C’est la raison pour laquelle le signal explicite qu’il a envoyé hier a surpris. Ce tournant aura une première conséquence politique directe. Les velléités de contestation de la méthode Bhadain, au sein du MSM, vont s’estomper. Personne ne prendra le risque de dévier de la ligne tracée par le Premier ministre.

Ces derniers jours, on a bien senti quelques grondements au Sun Trust. En fait, depuis qu’il est apparu que la politique de nettoyage ne sera pas sélective, un petit groupe au sein du MSM a commencé à s’agiter. Ce clan naissant, une plate-forme anti-Bhadain, ne pourra maintenir sa posture s’il tient à éviter un clash frontal avec Anerood Jugnauth.

 

Quant à l’opposition, elle se voit privée, après l’arrestation de Raj Dayal et l’interrogatoire de Vishnu Lutchmeenaraidoo, d’un argument qui faisait mouche auprès d’une partie de l’électorat. Elle ne pourra plus invoquer la vengeance comme la principale motivation de la politique de nettoyage du gouvernement Jugnauth.

Il est encore trop tôt pour jauger la réaction de l’opinion publique aux démêlés judiciaires des membres de l’alliance Lepep. Le baromètre du 1er mai donnera cependant une indication de la façon dont l’opinion accueille ces événements qui constituent une première dans les annales de la politique locale.