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Contraste saisissant

13 avril 2016, 07:16

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Une centaine d’employés de l’industrie de la construction ont perdu leur emploi hier. Leur sort devrait nous interpeller. On serait en droit de s’inquiéter bien davantage pour leur situation angoissante qu’on ne le fait pour l’état de santé de la fonctionnaire qui se prive de nourriture depuis lundi pour exprimer sa colère contre le PRB.

Dans un cas, des pères de famille se retrouvent sur le pavé, sans emploi et sans ressources. Dans l’autre, une fonctionnaire qui a la garantie d’un emploi à vie se bat pour exiger des privilèges accrus pour la fonction publique.

Ils seront 138 au total, les salariés qui se retrouvent sur le carreau ce matin parce que leur entreprise, Super Construction, connaît des difficultés financières. La société a été placée sous administration judiciaire depuis un mois. En fait, c’est tout le secteur qui vit dans la frayeur depuis l’annulation de certains gros chantiers privés et avec le retard qu’accusent les projets d’infrastructures annoncés par l’État.

Nul ne peut rester insensible à l’aggravation de la précarité de l’emploi dans la construction. En attendant Heritage City et les hypothétiques Smart Cities, il y a peu d’espoir que la situation s’améliore.

La construction a subi cinq années consécutives de contraction. Il est donc normal que les compagnies engagées dans ce secteur d’activités commencent à s’essouffler. Par conséquent, un grand nombre de familles risquent d’être ravagées par le chômage.

Des bataillons d’ouvriers remerciés pourraient venir s’ajouter aux travailleurs déjà licenciés. Si les victimes de cette industrie descendent dans la rue, ce ne sera pas pour réclamer des voitures duty free ou des «increments» plus juteux mais pour demander, tout simplement, le droit à un emploi.

Cela étant, on peut comprendre la frustration des fonctionnaires face au refus du directeur du PRB ou celui du ministre de tutelle d’ouvrir le dialogue avec les syndicats. Il y a des malentendus à dissiper. Non seulement, de nombreuses anomalies ont été relevées dans ce rapport mais les officiels ont induit la population, sciemment ou pas, avec des statistiques trompeuses. Le ratio salarial entre le sommet et la base n’est pas de 1 à 7 et la fourchette d’augmentation ne se situe pas entre 6,5 % et 10,4 %

Pour régler le problème de la fonction publique, il suffit d’un peu de bonne volonté. Pour stimuler la croissance de la construction, il faudra attendre le miracle.