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Le tourisme résiste
Confrontée aux casseroles, de plus en plus nombreuses, que traînent plusieurs membres de la majorité et aux fissures qui sont apparues sur les murs de la coalition gouvernementale, la population ne sait plus à quel saint se vouer. Pire, elle se rend compte aujourd’hui qu’elle a été trompée – le mensonge étant à la mode – par ceux qui se sont présentés à elle comme une alternative crédible pouvant sauver le pays de la gangrène.
Mais face aux espoirs de relance qui s’amenuisent au fur et à mesure que le gouvernement détourne son attention de l’essentiel, un secteur fait preuve d’une étonnante résistance : le tourisme. Nos plages ont, semble-t-il, été épargnées par la grisaille, ainsi que les nuages de mauvaises nouvelles qui traversent actuellement l’économie mondiale.
Par les temps qui courent, les chiffres publiés par l’institut de statistiques, lundi, constituent un véritable rayon de soleil pour une économie tournant au ralenti. Au premier trimestre, les arrivées ont crû de 12,5 % pour atteindre 327 836 touristes. L’Europe, ce bon vieux marché traditionnel, que l’on croyait en panne, a été l’un des principaux moteurs de croissance durant les trois premiers mois de l’année. Il affiche une progression de 18 %, tandis que la Chine qui mobilise l’attention depuis quelque temps a envoyé moins de touristes chez nous. Un recul de 3,4 % a été enregistré. D’ailleurs, le marché asiatique doit son expansion de 7,3 % à l’Inde. Ils étaient 17 484 Indiens à séjourner dans l’île entre janvier et mars, soit une hausse de 11,1 % comparé à la période correspondante en 2015.
Il ne fait aucun doute que les développements dans le domaine de l’accès aérien ont grandement contribué à créer une nouvelle dynamique dans le secteur. Une embellie qui profite tout naturellement aux hôteliers qui n’ont cessé de réclamer à cor et à cri une plus grande ouverture du ciel. Ajouté à cela, certaines entreprises ont opté pour un repositionnement dans leurs segments respectifs face aux contrecoups de la crise globale au lieu de recourir à des solutions de facilité. Le groupe Constance, par exemple, se targue d’avoir opéré efficacement un rebranding de sa marque tout en évitant de brader les prix. Résultat : le taux de remplissage a tourné autour de 78 % en 2015. Les bénéfices nets pointent également vers le haut, passant de Rs 149 millions en 2014 à Rs 229 millions l’an dernier.
Les concurrents ne sont pas en reste pour autant. Malgré la dégringolade de sa profitabilité (-98 %) – impactée par des dépenses non récurrentes – au trimestre se terminant le 31 décembre 2015, Sun Ltd se disait confiante en février dernier pour le trimestre qui vient de s’achever grâce à un taux de réservation en forte hausse.
L’optimisme est également au rendez-vous chez Lux Island Resorts. Contrairement au groupe Sun, l’hôtelier a dévoilé des bénéfices nets en progression (+20 %) au deuxième trimestre de son année financière. Se félicitant de l’arrivée de nouvelles lignes aériennes à Plaisance, Lux Island Resorts mise désormais sur le couloir aérien entre Singapour et Maurice pour doper le nombre de visiteurs en provenance de cette partie du monde.
Fort d’un taux de remplissage en hausse (75 % contre 65 % un an auparavant), le groupe NMH a connu un premier trimestre tout aussi positif sur le plan de la profitabilité.
Certes, de tels indicateurs permettent, dans une certaine mesure, d’envisager l’avenir avec beaucoup plus de sérénité, mais l’environnement global demeurant toujours fragile, il est nécessaire de rester sur ses gardes et de continuer à œuvrer pour améliorer la qualité de l’offre touristique locale.
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