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Un procès pour l’Histoire
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Un procès pour l’Histoire
C’est une procédure judiciaire historique qui sera bientôt engagée dans l’affaire Roches-Noires. Pour la première fois depuis l’indépendance, un ancien Premier ministre sera inculpé de manière formelle.
Le procès qui sera intenté à Navin Ramgoolam est une suite logique de la décision du DPP qui a été rendue publique le 28 mars dernier. Il avait alors demandé au commissaire de police de poursuivre Rakesh Gooljaury, Navin Ramgoolam et deux hauts gradés de la police. Mais le DPP avait réclamé que Goolaury soit poursuivi en premier pour qu’il puisse être assigné comme témoin à charge dans les autres procès.
Cette pré-condition est satisfaite depuis hier. Le verdict contre Gooljaury rendu, la voie est ouverte pour le procès majeur.
L’homme d’affaires était poursuivi sous l’article 298 du code pénal qui traite des dépositions fabriquées faites à la police. Pour les autres prévenus, outre cette charge, ils seront également accusés d’infraction à l’article 109 qui réprime les complots. Chacun des deux chefs d’accusation est passible d’une peine de prison.
Pour mieux mesurer la gravité des charges, relevons cet extrait du jugement de la cour intermédiaire dans le procès contre Gooljaury : «This Court does not find the present offence to be of a trivial nature which would require a non-punitive sentence». Le délit prévu par l’article 109 est encore plus grave car il est puni d’une peine ne dépassant pas dix ans.
D’ores et déjà, on peut prévoir que les auditions seront intenses, voire mélodramatiques avec un duel à mort entre deux anciens amis très liés. Comme le disait Navin Ramgoolam au lendemain de son arrestation : «Ce sera ma parole contre celle de Rakesh Gooljaury.»
Contredisant son ami, l’ancien Premier ministre a toujours maintenu qu’il n’était pas présent sur les lieux durant la nuit du 2 au 3 juillet 2011. Au Parlement, il a affirmé solennellement, en réponse à une PNQ, que «I wish to add that, as I was not present at the time of the alleged larceny, I cannot say more about the incident». Il y a un témoin oculaire qui aurait pu donner à la Cour une version crédible des incidents en question. Il s’agit d’un employé d’une société de gardiennage qui était en poste cette nuit fatidique. Ce vigile, un témoin clé potentiel, est décédé de cause naturelle le 1er novembre 2013.
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