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Question de courage politique
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Question de courage politique
Ils ne sont pas à une contradiction près les marchands ambulants qui ont des lieux de travail fixe. Ils veulent opérer en paix mais défient les autorités, allant jusqu’à bafouer des ordres de la cour. Ils occupent des espaces publics mais veulent se soustraire aux réglementations concernant la sécurité et l’hygiène. Ils ne s’acquittent d’aucune redevance mais exigent plus de droits que les commerçants légitimes. La liste peut être prolongée mais ces quelques exemples devraient suffire à démontrer que la situation est intenable.
Les autorités ont réagi. Depuis le début de cette semaine, elles mettent en œuvre le plan de relogement conçu sous l’ancien gouvernement mais qui était resté lettre morte. Les marchands ambulants ont été évacués des rues commerçantes et seront accueillis sur deux sites dédiés, situés à la rue Decaen et au square de l’Immigration.
Ces arrangements ont un caractère provisoire. Le ministre Nando Bodha a déjà annoncé qu’un projet est en gestation pour la construction d’un vaste complexe moderne afin d’abriter les marchands. Ce chantier sera ouvert une fois que la gare du Nord sera transférée.
Ce n’est pas la première fois qu’un gouvernement tente de trouver une solution permanente au problème.
En 2002, l’État avait pris l’initiative de construire au cœur même de Port-Louis le fameux Hawkers Palace pour accueillir 1 500 marchands ambulants. Avec l’alternance survenue trois ans plus tard et en raison d’un orgueil déplacé, le gouvernement d’alors trouva une nouvelle vocation pour le bâtiment, privant le pays, du coup, d’une solution durable au problème.
Entre 2005 et 2014, la raison politique avait repris le dessus et les marchands ambulants pouvaient continuer à exercer leurs activités sur les trottoirs et sur la chaussée. Même quand les propriétaires des magasins ont eu recours à la justice, cela n’a pas donné de résultat probant. La photo d’un Premier ministre adjoint tout chancelant grimpant sur une estrade de fortune pour soutenir des marchands ambulants en situation illégale était devenue le symbole d’un État qui avait capitulé.
Le risque d’un nouveau recul de l’État ne peut être écarté. Il est vrai qu’avec la décision de libérer les principales artères de la capitale, Port-Louis commence à respirer et se pare d’un look digne d’une Smart City en devenir. Mais à voir le désolant défilé des députés, de tous bords, dans le camp des manifestants, hier, on peut se demander si le souk ne sera pas de retour très vite.
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