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Une véritable ruée
La fonction publique attire de plus en plus de candidats. Non pas parce qu’elle offre des perspectives de carrière particulièrement intéressantes, mais parce qu’elle garantit la sécurité de l’emploi et la manne du PRB, quelle que soit la productivité de l’employé. Un tableau rendu public par la PSC et la DFSC la semaine dernière confirme que la demande est très forte par rapport à l’offre pour les postes de fonctionnaires.
Par exemple, les 350 jeunes qui sont entrés en fonction hier en tant que «Management Support Officers» ont été sélectionnés parmi 8 259 postulants. Beaucoup de ces recrues possèdent des diplômes d’université et sont surqualifiées. Ce chiffre reflète le pouvoir attractif qu’exerce la fonction publique et, en outre, il illustre une situation alarmante sur le plan du chômage.
Les statistiques publiées par l’organisme de recrutement concernent les postes remplis entre le 1er janvier et le 29 avril de cette année. Dans certains cas, le ratio entre postes vacants et demandeurs d’emploi est ahurissant. Il y a eu 7 735 postulants pour les 59 postes de «School Clerk». Cinq personnes seront embauchées sur les 4 988 qui ont fait une demande pour travailler aux comptoirs publics de l’Agro-industrie. Le record est détenu par les services des pompes à incendie. Cinq pompiers ont été recrutés sur les 5 203 candidats.
Il y a un autre élément inquiétant qui ressort des informations chiffrées fournies par la PSC. Même pour des postes où des compétences techniques sont requises, le nombre de candidats est anormalement élevé. 423 candidats ont postulé pour l’unique poste de Manager (ICT) disponible. Les quatre postes d’«Occupational Therapy Assistant» ont attiré 1 986 demandes. Pour deux postes d’«Analyst (Industry)», 1 179 demandes ont été enregistrées. En revanche, pour enseigner le mandarin au cycle primaire, il n’y a eu que dix postulants pour deux postes disponibles.
Cela devrait nous alerter sur l’incapacité des institutions d’enseignement supérieur à s’adapter au marché du travail. Il y a surproduction d’effectifs dans certaines filières tandis qu’il y a pénurie de compétences dans des secteurs en pleine croissance. Ce problème est également lié à l’absence des services d’orientation scolaire et professionnelle dans bien des collèges et universités.
Dans son communiqué, la PSC indique qu’elle a délégué ses pouvoirs de recrutement pour certains postes. Ainsi 237 auxiliaires de santé ont été embauchés par cette voie. On peut comprendre que la PSC a un volume de travail important à abattre, mais elle a toujours l’option d’organiser des concours et éviter d’interviewer des dizaines de milliers de candidats. Mais les autorités souhaitent-elles vraiment avoir recours à un mécanisme objectif, rapide et qui respecte la méritocratie ?
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