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La prudence nécessaire
Il y a des domaines où l’État se doit de légiférer pour protéger les travailleurs. Par exemple, sans une contrainte légale, peu d’employeurs vont respecter un salaire minimum. L’absence d’une législation a donné lieu à des abus. Par souci d’équité et de justice, il fallait corriger la situation.
Ce mardi, le National Wage Consultative Council Bill sera présenté en deuxième lecture à l’Assemblée nationale. C’est un texte qui vient combler une lacune qui a longtemps existé dans nos lois sur les normes du travail.
Le projet de loi proposé par le gouvernement prévoit un mécanisme prudent. Une instance sera mise en place pour organiser des consultations entre partenaires sociaux avant de fixer un salaire minimum. Car, si le principe d’un seuil ne souffre d’aucune contestation, une application rigide du seuil peut causer des dégâts. Le salaire minimum est censé protéger les salariés mais, mal utilisé, il peut créer du chômage.
Aussi unanimes que nous puissions être sur le principe du salaire minimum, cette mesure pourra être contre-productive si elle est imposée de façon arbitraire. Il faut donc une application souple et consensuelle, au cas par cas.
Tous les secteurs d’activité ne peuvent être logés à la même enseigne. Sinon, les entreprises les plus précaires n’y résisteront pas. Un salaire minimum fixé unilatéralement est susceptible de réduire leur compétitivité et, à terme, les pousser à fermer leurs portes.
Le conseil consultatif réunira les représentants des syndicats, du patronat et de l’État. Il s’occupera du salaire minimum et des compensations salariales. Il aura également à définir les catégories de travailleurs qui ne seront pas assujetties aux dispositions sur le salaire minimum (stagiaire et employé en période d’essai).
Si tout se passe bien, le pays disposera également d’un cadre simplifié pour déterminer les compensations destinées à rattraper la perte du pouvoir d’achat. Cela pourrait bien relever de la responsabilité du National Wage Consultative Council. De toute façon, le rituel des tripartites n’a jamais plu à personne et il fallait mettre fin à ce cirque annuel.
L’introduction d’un salaire minimum négocié par les partenaires sociaux représente un progrès social. Pour lui donner toutes ses chances de réussite, il faut s’assurer qu’il n’ait pas un impact négatif sur l’emploi.
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