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La résilience mauricienne
Maurice a l’expérience des filets de protection qui se percent, qui se déchirent. Mais à chaque fois, elle s’en est tirée avec honneur. Au départ, les opérateurs concernés sont confrontés à une véritable peur. Celle de voir leur secteur d’activité s’écrouler. Cependant, très vite après le choc, ils se ressaisissent, s’adaptent et parviennent à rebondir. Les opérateurs du Global Business gagneraient à tirer les leçons de l’histoire récente de l’industrie cannière et celle du textile.
Quand les compagnies offshore ont appris, mardi, qu’elles ont définitivement perdu les bénéfices du traité fiscal signé avec l’Inde en 1983, elles ont cru que le ciel leur était tombé sur la tête. C’est une réaction compréhensible. Les termes du nouvel accord ont bien fait l’effet d’une douche froide. Après le sucre et le textile, c’est au tour de l’offshore de se réinventer.
Les traitements préférentiels ne durent pas éternellement. Comme le Protocole Sucre, comme l’accord Multifibre, le traité fiscal avec l’Inde devait fatalement arriver au terme de son cycle. Il s’agit pour le Global Business, qui est une composante du secteur des services financiers, d’imaginer un nouveau modèle. D’ailleurs, les sociétés de ce secteur ont eu amplement de temps de s’y préparer. Cela fait plus de dix ans que l’épée de Damoclès était suspendue au-dessus de leur tête.
L’ancien ministre des Finances, Rama Sithanen, reconnaît dans une tribune publiée dans «l’express» mardi dernier que les opérateurs étaient conscients que Maurice ne pouvait pas conserver le privilège exclusif de taxer les plus-values réalisées par les investisseurs. «We all know that we had no choice than to share taxing rights with India as the days when all such rights rest with the resident country are numbered.» Sithanen regrette toutefois que le pays n’a pu arracher le partage des droits d’imposition.
Ce qui compte le plus pour les 2 714 employés des Offshore Management Companies qui sont en première ligne, ce n’est pas la polémique politicienne mais leur sécurité d’emploi dans la perspective de l’après-2019. Les débouchés se situeront probablement au niveau des cabinets d’avocats d’envergure internationale, des marchés des produits dérivés, la Captive Insurance, la Bourse des marchandises ou encore l’arbitrage commercial en Afrique.
D’autres opérateurs ont connu les mêmes frissons que ceux du Global Business. Pour conjurer la crise, ils ont remis en question les modèles classiques et ont su innover. Leur résilience devrait inspirer ceux qui sentent aujourd’hui qu’ils ont le dos au mur.
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