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Nouvelles réalités
Une fois qu’ils auront surmonté les émotions suscitées par la révision du traité fiscal indien, les opérateurs finiront bien par devoir gérer la nouvelle situation. Certains d’entre eux avaient déjà commencé à préparer l’avenir, réalisant que le traité ne sera pas éternel. Pour ceux-là, le sevrage ne sera pas douloureux.
Parmi ces avant-gardistes, on peut citer la société Abax, qui s’est adaptée remarquablement bien à la situation en anticipant la disparition de la manne indienne.
Il y a trois ans, le CEO d’Abax, Richard Arlove, expliquait que les services financiers mauriciens ont la garantie d’un brillant avenir tout en s’affranchissant de la dépendance au traité de non double imposition avec l’Inde. C’était en juillet 2013. Sa société avait pris les devants en développant dès lors une stratégie africaine. Le CEO d’Abax disait, dans une interview au magazine «Eco austral», que «les États-Unis et l’Afrique représentent chacun 30 % de notre activité et l’Europe, l’Asie et l’Australie les 40 % restants».
L’Afrique nous offre des possibilités autrement plus valorisantes que celles offertes par l’Inde, réitérait l’opérateur dans une interview accordée à «l’express» en mars dernier. Il ne faut pas se limiter qu’aux possibilités conventionnelles d’un centre financier international, prévenait-il tout de même. Pour peu que l’État mauricien dispose d’une chancellerie dans les capitales africaines qui comptent sur le plan économique, la percée mauricienne dans la région est un objectif réalisable.
Il faut également signaler les bonnes dispositions de la société IFS dirigée par le tandem Rama Sithanen/ Couldip Basanta Lala. À la différence près que cette société envisage, elle, de restructurer ses activités sans une remise en question complète de son modèle. Elle a pris conscience que le traité révisé offre malgré tout des perspectives intéressantes: «IFS will be happy to discuss structuring opportunities in respect of new SPVs and Funds targeting acquisition and disposal of Indian investments in the longer term in the light of the provisions of the Protocol. Mauritius... remains a favourable jurisdiction for structuring of investments into India», explique la société.
La très officielle Banque centrale incite également les opérateurs à être de plus en plus novateurs. Dans son analyse, la BoM conclut que les effets du traité révisé seront limités sur le secteur bancaire, mais que la situation deviendra grave en l’absence des «imaginative actions to review, alter and innovate the business model that the sector has embraced for years».
Bref, comme Perette qui perd ses illusions quand elle trébuche et fait tomber son pot au lait, l’ensemble du global business devrait cesser de rêver et accepter la nouvelle réalité.
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