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Le métro se réveille

19 mai 2016, 07:34

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Métro léger, c’est reparti, titre l’express dans son édition d’hier. Il s’agit d’un projet qui est mis sur les rails pour la première fois en 1991 et qui a failli se perdre dans les méandres de la politique politicienne avant d’être remis en marche cette année. Il faut espérer que cette fois, il arrivera à bon port.

C’est le ministre Nando Bodha qui a levé le voile officiellement. Il a évoqué la question hier au Parlement. «Le gouvernement examine de nouveau le projet» a-t-il lâché, en se référant au métro léger.

En vérité, ce n’était plus un secret pour grand monde. Depuis que le pays a su que le don indien de Rs 12,7 milliards comprend une somme de Rs 3,7 milliards qui sera consacrée à un «projet qui sera annoncé dans le Budget», on s’en doutait un peu.

Relevons d’emblée le fait que le pays a perdu beaucoup de temps avec la décision de geler le projet après l’arrivée du nouveau gouvernement au pouvoir. Par orgueil et calcul politicien, la majorité politique avait, au début même de son mandat, stoppé le train en marche.

Cette pause ne tenait pas compte du stade avancé auquel le projet était parvenu. Non seulement toutes les études sur la rentabilité du métro léger étaient complétées, mais les étapes administratives pour l’acquisition obligatoire des terrains privés sur lesquels passait le tracé étaient pratiquement finalisées en 2014.

Il est vrai que le coût pharaonique de ce système de transport de masse pouvait refroidir les ardeurs du nouveau pouvoir mais il était possible de poursuivre le projet tout en intégrant quelques mesures d’économie. Par exemple, il était envisageable de réduire le nombre de stations et de réaligner légèrement le tracé.

D’ailleurs, les renseignements qui ont commencé à filtrer sur le projet revu indiquent que le coût initial de Rs 24 milliards a été effectivement réduit d’une dizaine de milliards. Outre le don indien, une partie du financement sera dégagée à partir de réductions des ressources qui étaient au départ destinées au Road Decongestion Programme.

Si le projet n’avait pas été interrompu, le métro léger aurait facilité, dès 2018, le déplacement de 165 000 personnes sur l’axe Curepipe/Port-Louis. Il aurait généré des activités commerciales aux abords de chaque station, créant de ce fait un grand nombre d’emplois.

Au cas où des obstacles imprévus n’entravent pas le projet, le métro léger devrait être opérationnel avant fin 2019. Mais aucun projet n’est à l’abri des aléas politiques.