Publicité
Un challenge pour Maurice
Tandis qu’une réforme fondamentale du système éducatif est mise en place, peu d’attention est accordée à la fiabilité des examens censés évaluer les acquis des élèves au secondaire. Or, sans un système probant de mesures des compétences scolaires, il est impossible d’établir un diagnostic utile de l’enseignement.
Les autorités peuvent arguer qu’elles disposent des résultats des examens nationaux de Form III pour établir un premier constat et faire évoluer le processus éducatif. Mais il est hasardeux, pour dire le moins, de se baser sur les données de ces examens pour tenter d’améliorer l’enseignement au niveau du secondaire. Car ses conclusions renferment trop d’incohérences.
En effet, le rapport officiel sur ces examens donne des informations contradictoires, notamment sur le niveau en langue. Il affiche un taux de réussite de 77,2 % pour l’examen d’anglais mais exprime en même temps une sérieuse préoccupation concernant les compétences de base en langue.
De nombreux élèves n’ont pas un niveau suffisant pour comprendre une information donnée dans le questionnaire. Beaucoup sont trop faibles pour aligner une série de mots et en faire une phrase claire en utilisant un vocabulaire approprié. «Faulty sentence structures and mistakes of various kinds were evidenced. The pieces of writing also displayed a lack of creativity» se désolent les rédacteurs du rapport.
La situation sera plus grave avec l’introduction de la scolarité obligatoire de neuf ans. Car un examen menant au National Certificate in Education sera alors organisé au terme du Grade 9 (Form III). Ce certificat donnera accès aux académies, aux collèges et aux établissements pré-professionnels, selon le cas. Donc l’enjeu de l’épreuve s’en trouve renforcé.
Peut-on disposer d’un meilleur outil pour évaluer avec plus de précision les forces et faiblesses de notre système ? Oui, un tel outil existe. Il s’agit de l’enquête PISA, Programme international pour le suivi des acquis scolaires. (Voir aussi la page Éducation dans notre numéro d’hier)
Son principal avantage, c’est qu’il permet de comparer les performances de l’éducation dans les pays participant au projet. Les tests portent sur la lecture, la compréhension de l’écrit, la culture mathématique et la culture scientifique. Conçu par les spécialistes de l’OCDE, il est ouvert à tous les pays. L’année dernière, 72 pays ont participé au test.
PISA permet une véritable évaluation de l’efficacité de l’apprentissage scolaire dans le cadre d’une comparaison internationale. Maurice ne devrait pas craindre de se mesurer à d’autres pays. Au contraire, le pays a tout à gagner.
Publicité
Les plus récents