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La saga de l’électricité
L’appel d’offres pour la construction d’une centrale à gaz à Fort George vient de franchir une étape. L’évaluation technique des offres a été complétée. Certes, ce n’est qu’une étape mais chaque pas accompli dans ce domaine est important. Après les atermoiements et les ratages des autorités, la production d’électricité a accusé un retard considérable.
Pas plus tard qu’au début de cette année, des incertitudes planaient encore sur le sort des projets prioritaires sans cesse reportés. Ce n’est qu’en mars, à la suite d’interminables tergiversations et de procédures, que le contrat pour l’installation de quatre moteurs à St Louis a été signé. Ils remplaceront les vieux équipements existants. La mise en opération de ces turbines est annoncée pour fin 2017.
Quant à la centrale de Fort George, elle devra se connecter au réseau du CEB en janvier 2018 si de nouvelles péripéties ne viennent pas contrarier le calendrier. Ce projet a déjà connu de multiples rebondissements. On se rappellera que cette centrale électrique à Cycle Combiné Gaz devait initialement être construite dans la région des Grandes Salines. Le CEB a été contraint d’identifier un nouveau site pour des raisons écologiques. Ce qui a entraîné un retard considérable.
Tous ces épisodes de la saga de la production d’électricité ont bien évidemment refroidi les investisseurs potentiels. Un pays qui n’est pas capable d’assurer un approvisionnement fiable en électricité sur le moyen terme ne saura attirer des investisseurs.
D’ailleurs, plusieurs analystes ont tiré la sonnette d’alarme ces temps derniers. Ils s’inquiètent de l’insuffisance de nos infrastructures. Le dernier rapport qui attire l’attention sur ce frein à la croissance a été celui de Moody’s. Dans un document rendu public la semaine dernière, son vice-président commente : «despite Mauritius’ undeniable economic success, there are still structural constraints to higher levels of growth, especially related to infrastructure shortcomings...».
Ne nous réjouissons pas trop vite avec la mise en chantier des projets à St Louis et à Fort George. Il ne s’agit là que d’actions de rattrapage. Le véritable chantier de l’avenir, à la fois en termes écologique et économique, est celui de la transition vers le gaz naturel liquéfié comme combustible dans les systèmes de production. Il vaut mieux enclencher le processus dès maintenant sachant que le cycle de réflexion est d’une durée excessivement longue chez nous.
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