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L’urgence d’une coordination
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L’urgence d’une coordination
Une meilleure coordination entre la politique monétaire et la politique fiscale est plus que nécessaire pour remettre l’économie sur les rails. Qui n’a jamais entendu cette plaidoirie ?
Tel un leitmotiv, il revient sur le tapis systématiquement à l’approche de la présentation du Budget ou encore en marge des réunions du comité de politique monétaire. Même le Fonds monétaire international (FMI) s’est déjà mis de la partie dans le passé, lors des consultations dans le cadre de l’Article IV.
Cette revendication prend toute son importance dans la mesure où le pays essaye vainement de se relancer économiquement depuis plus de cinq ans. Mais il y a un hic ! Jusqu’ici en réclamant un ajustement des politiques économiques, les yeux se tournent machinalement vers la Banque de Maurice. Un tic développé du temps où Rundheersing Bheenick régnait en maître sur cette institution.
Son opposition farouche aux demandes de détente monétaire, y compris celles émanant des rangs du gouvernement, comme en témoigne son bras de fer avec le ministre des Finances d’alors Xavier-Luc Duval, lui avait valu de se retrouver au centre de la polémique à chaque fois qu’un manque de coordination était évoqué. Il avait fini par incarner le rôle du «méchant» dans ce grand débat qui avait opposé pendant un certain temps les partisans de la croissance aux militants du contrôle de l’inflation. À tel point que sa politique de roupie forte a été accusée d’avoir coûté au pays un point de croissance.
Après avoir vécu une telle période, il n’est guère étonnant qu’aujourd’hui encore, les projecteurs se braquent automatiquement sur la tour de la Banque de Maurice quand il s’agit de créer un environnement propice à la relance. Mais est-ce le seul recours ? D’autant plus que l’efficacité de l’instrument monétaire dans le contexte mauricien reste encore à être déterminée du point de vue de son impact réel sur l’investissement.
Parallèlement, avant d’y recourir faut-il savoir si l’émetteur de billets dispose de la poudre à canon nécessaire pour mener à bien la mission qu’on veut lui confier. Car à première vue, la Banque centrale semble ne pas disposer d’épaules suffisamment larges pour porter seule le poids d’un ajustement des politiques. L’état de notre économie qui peine à se remettre des effets de la crise en témoigne malgré sa mise à contribution.
Quel effet aura donc une éventuelle baisse du taux directeur quand le Gouverneur de la Banque centrale lui-même est monté au créneau pour dire que le mécanisme de transmission monétaire est en panne ? Les incursions répétées du régulateur sur le marché pour stériliser à grands frais l’excédent de liquidité caractérisent d’une certaine manière la déconnexion entre le Policy rate et le Market rate. Eu égard au dysfonctionnement de la structure monétaire – les banques commerciales ne réagissant pas forcément au taux directeur – et en attendant que la Banque centrale ne parvienne à réparer la courroie de transmission, il serait hasardeux de tout miser sur les taux d’intérêt pour faire repartir la machinerie économique.
Les propos ici ne cherchent nullement à établir si l’investissement, clé de la relance, est Interest-rate sensitive ou pas, mais de rappeler que le nouveau ministre des Finances gagnerait également à explorer la voie fiscale car des éléments de réponse s’y trouvent. La preuve, avec les investissements massifs dans le développement foncier, ces dernières années, grâce à l’Integrated Resort Scheme et le Real Estate Scheme rebaptisés récemment Property Development Scheme.
Il suffit donc d’avoir un peu d’imagination pour mettre en place un cadre approprié afin d’inciter les entrepreneurs à canaliser la marge qui est dégagée au moyen de l’outil monétaire vers des secteurs productifs, à entreprendre la modernisation de leur appareil de production et surtout à innover.
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