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Dépenses superflues

17 juin 2016, 07:32

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Quelle touchante unanimité. Il n’y a pas eu de débat mardi, à l’Assemblée nationale, quand le Premier ministre a proposé un texte de loi visant à augmenter les salaires des parlementaires. Au contraire, le «National Assembly Allowance (Amendment) Bill» a fait consensus.

Cette question n’aurait pas soulevé un tollé dans le public si députés et ministres méritaient vraiment ce qu’ils vont désormais percevoir en termes de salaires et indemnités diverses. S’il y a une controverse, c’est parce que la logique de la productivité commande que les salaires des dirigeants évoluent en sens inverse du taux de chômage ou du taux d’endettement national.

Dans beaucoup de démocraties, les dirigeants s’imposent un sacrifice quand cela va mal sur le plan économique. Non seulement ils refusent d’augmenter leurs salaires, mais ministres et députés décident volontairement de réduire leurs privilèges. Un tel geste a valeur de symbole et incite la population à participer à l’effort national requis quand il s’agit de redresser une économie mal en point.

Ici, c’est tout le train de vie de l’État qu’il incombe de revoir. Au-delà de la rémunération des parlementaires, il faut revoir plusieurs postes de dépenses et se débarrasser du superflu. Pour donner le bon signal, posons-nous des questions, par exemple, sur l’utilité des nombreux déplacements présidentiels ou celle des voitures de luxe mises à la disposition des nominés politiques qui président les organismes parapublics.

Certes, la situation n’est pas aussi alarmante pour nécessiter l’application d’un vaste plan d’austérité. Néanmoins, il faudra bien que les décideurs publics mettent en oeuvre quelques mesures de rigueur budgétaire pour obtenir l’adhésion de la population.

D’autant plus que l’actualité récente a créé l’impression que les contribuables seront tondus à chaque fois qu’il faut financer des dépenses non prévues dans le Budget. Le Parlement vient d’approuver un «Supplementary Appropriation» portant sur un budget supplémentaire de Rs 4,1 milliards. Ce mardi, l’Assemblée nationale sera appelée à voter un nouveau budget supplémentaire. Il s’élève, cette fois, à Rs 1,7 milliard.

Dont Rs 1,5 milliard est consacré à la MauBank. En sus de l’injection de Rs 1,6 milliard déjà votée il y a deux semaines. Puis, bien entendu, il y a l’achat des berlines officielles des membres du gouvernement, les Rs 4,8 millions additionnelles qui iront au bureau de la présidence, etc.

La hausse salariale des élus et les dépenses supplémentaires occasionnées par les administrations de l’État n’auraient pas inquiété outre mesure si les résultats justifiaient ces largesses.