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England : Brexit footballistique
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England : Brexit footballistique
Tempête sous un crâne pour les fans de l’Angleterre. Pour beaucoup de compatriotes, l’Euro 2016 a pris fin lundi soir au milieu de grands cris, de noms d’oiseaux et une colère noire. Ça valait bien la peine de rester éveillé jusqu’à 1 heure du mat’ diront les plus écoeurés ! Alors que ceux qui n’ont que notre chaîne nationale pour voir les matches de l’Euro sont sans doute soulagés, pour une fois, que la MBC n’a pas diffusé le 8e de finale Angleterre-Islande, échappant à cette piteuse élimination !
«La pire humiliation de l’histoire», disaient simplement les médias britanniques hier matin. Il est vrai que la défaite des Anglais 2-1 face au super outsider qu’est l’Islande, fait sacrément tache dans cet Euro 2016 où tous les gros ont assuré en 8e de finale.
Le départ des Steven Gerrard, John Terry et autres Frank Lampard n’a donc rien changé, l’Angleterre est toujours aussi décevante. Les promesses de la nouvelle génération n’ont pas été tenues. Raheem… Sterling est aussi mal en point que le… pound de son pays.
Et l’excuse de tout mettre sur le dos de Roy Hodgson ne tient pas debout. Du moins, c’est trop facile de lui faire porter seul la responsabilité du fiasco anglais. Lorsqu’il alignait 10 victoires sur 10 en éliminatoires tout allait bien n’est-ce pas ? Lorsque l’Angleterre est allée chercher son incroyable victoire en Allemagne 2-3 (après avoir été mené 2-0 par les champions du monde SVP !), en match amical en mars dernier, grâce au génie du tandem Kane-Vardy, on ne parlait pas des 68 ans du sélectionneur non plus si je ne m’abuse !
Car s’il y a bien quelque chose que ce bon vieux Hodgson a réussi à faire, c’est la transition intergénérationnelle entre la vieille garde et les nouvelles pépites anglaises du moment. Ce n’était pas simple mais Hodgson l’a fait. Mais le hic, c’est que son équipe prend le bouillon à chaque fois qu’elle entre dans des matches couperets, à élimination directe (elle n’en a plus gagné un depuis le Mondial 2006).
Qu’a fait l’Angleterre au juste dans cet Euro ? Un nul malchanceux contre une Russie limitée (1-1), une victoire à l’arraché contre un bon Pays de Galles et un nul laborieux contre une Slovaquie finalement pas si terrible que ça. Rien de transcendant. Au bout du compte, il y a une part de logique dans l’élimination contre l’Islande non ?
Il n’empêche qu’elle nous laisse quand même un goût très amer. Car cette équipe n’est pas nulle, loin de là. Elle cristallise plutôt de nombreux actes manqués. Après le triste passage de Fabio Capello, Hodgson avait été appelé pour jouer les pompiers mais il n’a pu compléter sa mission. Son entêtement à aligner Sterling et Kane contre vents et marées dans les quatre matches anglais a fini par flinguer son projet et ses ambitions.
La FA aurait également pu trancher dans le vif beaucoup plus vite après le cuisant échec de la Coupe du monde 2014 puisqu’on retrouve les mêmes causes pour les mêmes effets : faiblesse mentale des cadres, manque d’expérience, jeu stéréotypé et barbant… Pourtant cette fois ce n’était pas la bête noire allemande en face ! Seulement une équipe de gaillards solides, inconnus du grand public, mais qui ont fait preuve d’un esprit de corps et d’entraide pour résister et frapper. Avec un bassin de 330 000 habitants, c’est un exemple à suivre pour toutes les petites nations qui n’ont pas une grande équipe de foot. À commencer par nous à Maurice ! Rien n’est impossible si on s’en donne les moyens. L’Islande, grand pays de handball, a bien investi dans le football et en récolte aujourd’hui les fruits.
Pour l’Angleterre, son équipe de foot n’en est plus à une imposture près. Après le Brexit de vendredi dernier, c’est cette fois un retrait footballistique de la scène européenne. Et maintenant ? Le favori à la succession de Roy Hodgson, pour l’un des postes d’entraîneur les plus grassement payés au monde, se nomme Gareth Southgate. Quoi ? Rien de plus excitant à proposer ? Et pourquoi pas Tim Sherwood ou Harry Redknapp tant qu’on y est ? L’Angleterre ne semble pas apprendre de ses erreurs.
Brexit ou pas, sentiment exacerbé de nationalisme ou pas, il faut bien avouer que les managers britanniques ne font pas partie du gratin des meilleurs mondiaux, sinon ils dirigeraient les meilleurs clubs en Premier League, on est d’accord ? Vivre en autarcie a sans doute séduit les pro-Brexit, mais il y a fort à parier que ça ne sauvera pas la sélection anglaise. Un malheur n’arrivant jamais seul, trois membres du Royaume-Uni sur quatre (Anglais, Nord-Irlandais et Irlandais) ont pris l’Euro-exit en France. On va suivre avec attention le prochain match du Pays de Galles…
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