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Transversale: Chacun son tour

12 juillet 2016, 11:56

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Transversale: Chacun son tour

 

Avant l’Euro 2016, le Pays de Galles n’avait jamais gagné un match, l’Allemagne n’avait jamais battu l’Italie, la France n’avait jamais battu l’Allemagne… et le Portugal n’avait jamais battu la France dans une grande compétition.

L’Euro 2016 aura donc été celui des premières. Le Pays de Galles est arrivé en demi-finale (!), la France a tordu le cou à ses vieux traumatismes des années 80 (Séville 82 et Mexico 86) et le Portugal a remporté le Championnat d’Europe des Nations en terrassant les Bleus dans leur fief du Stade de France. Après l’Euro 84 et France 98, pas de jamais deux sans trois donc pour les tricolores.

On dit merci qui ? Le passage de l’Euro à 24 équipes déjà, car dans l’ancienne formule, les Brésiliens d’Europe ne passaient même pas le premier tour avec leurs trois matches nuls et l’histoire aurait été différente ! Le Pays de Galles lui-même ne se serait peut-être pas qualifié…

Dans cet Euro 2016, les bêtes noires ont reçu quelques leçons et les surprises furent légion, les favoris tombant les uns après les autres sur le champ de bataille, certains osant même dire que tout était fait pour avantager la France. Jusqu’au dernier coup de Trafalgar de dimanche qui a plongé le peuple bleu dans un océan d’amertumes. Et offert au Portugal sa toute première couronne. Après Leicester City en Angleterre, cette année est vraiment placée sous le signe des surprises !

Mais ce qui est paradoxal, comme me le faisait remarquer un ami français, c’est que ce n’est pas la plus belle génération portugaise qui entre dans les annales de l’Euro, qui plus est, privée de sa légende vivante, Cristiano Ronaldo – pas au top physiquement dans cette compétition, et, en plus, sorti sur blessure en finale au bout de 25 minutes. Mais c’est la génération la plus solide.

Avec un coach animé d’une exigence de fer, et qui prend de vraies décisions gagnantes, ayant eu raison de la science tactique de Didier Deschamps, qui excelle pourtant dans ce domaine, après être passé par l’école Juventus de Turin. Selon moi, sans leurs problèmes ‘d’indiscipline’, un Ben Harfa et un Benzema auraient beaucoup mieux assuré qu’Olivier Giroud devant. Je ne vais pas relancer la polémique, mais c’est évident. On ne refera pas l’Histoire… Elle est déjà écrite.

Sur le terrain, les Français diront que le Portugal n’est pas un beau vainqueur. Qu’il n’a gagné qu’un match à l’issue de 90 minutes, et ça aussi, contre le Pays de Galles. Accumulant les matches nuls. Que CR7, aussi connu par ses détracteurs comme ‘Penaldo’ (car il tire les ‘pénos’ contrairement à Messi au Barça), est un grand acteur qui mérite un Oscar. Pleurant à chaudes larmes après sa blessure, puis gambadant comme un lapin après la victoire.

Mais la France n’avait pas brillé de mille feux non plus contre l’Allemagne, s’imposant sur un hold-up en demi-finale. Contre le Portugal, il est vrai que les Bleus ont mieux joué et fait un pressing qu’on n’avait pas vu face à la Mannschaft. Finalement, on peut dire que la France a gagné ‘à l’italienne’ contre l’Allemagne (faisant mentir la fameuse maxime de Gary Lineker) et que les Italiens ont changé de style et abandonné leur «catenaccio» pour commencer à mieux jouer. Mais les choix français s’avèrent finalement plus payants que ceux des Italiens dans cette compétition. La roue tourne. Chacun son tour.

«Viva Pourtougal !»