La veille, Pravind Jugnauth donnait l’impression qu’il aurait recours à l’outil fiscal pour doper ses revenus. À tel point qu’on pensait qu’il allait sortir un budget impopulaire. Mais tel n’a pas été le cas. Il a finement joué avec l’opinion publique pour présenter un Budget qui répond aux attentes de tous, des jeunes chômeurs, aux opérateurs, en passant par les familles de la classe moyenne en quête d’un appartement et les Mauriciens souffrant de la pauvreté absolue. Certains diront que c’est un budget confetti qui manque de ligne directrice.

Pravind Jugnauth n’a pas eu recours à d’autres impôts directs qui auraient été suicidaires pour son ambition politique d’atterrir au Bâtiment du Trésor. En revanche, il a détaxé une série d’articles pour relancer la consommation avec la croissance appelée à être dopée pour atteindre 4,1 % en juin 2017. Une estimation qui est nettement plus réaliste que celle annoncée dans le discours du Budget de l’année dernière.

Parallèlement, la baisse des droits d’accises sur les voitures neuves et sur les hybrides et électriques constitue une réponse positive du ministre à la campagne médiatique engagée par la Motor Vehicles Dealers’ Association. Le ministre s’appuie sur le dynamisme fiscal pour relancer la vente de voitures neuves et augmenter les revenus fiscaux.

Il n’a échappé à personne que Pravind Jugnauth a emboîté le pas à Rama Sithanen. Cela, en poursuivant la réforme visant à faciliter les affaires que l’ex-ministre des Finances du gouvernement travailliste avait engagée en 2006

Le deuxième budget de l’alliance Lepep comprend une forte composante sociale avec le lancement du Plan Marshall contre la pauvreté et des mesures populaires, voire populistes, comme la baisse de la bonbonne de gaz ménager à Rs 270.

Si, a priori, l’exercice budgétaire est réussi, tout au moins sur le plan du marketing, il reste l’exécution des mesures. Et là, c’est une autre paire de manche.