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Dear Mother India…
De tous les animaux du monde, l’homme est le plus proche du singe. Et si, dans notre basse-cour politique, Xavier-Luc Duval porte durablement le risible maillot de girouette, changeant constamment de direction et de posture avec le vent, il faudrait quand même lui rendre justice. C’est tout le système qui est vicié. Pas que lui.
Prenons uniquement le métro léger, mesure phare du grand oral 2016 de Pravind Jugnauth, mais qui soulève beaucoup de questions – restées sans réponse ; par rapport à son financement, sa réalisation, sa gestion (BOT, puis PPP ?) et son impact, au final, sur notre porte-monnaie.
Le 20 octobre 2014, dans une lettre émanant du Sun Trust Building, le même Pravind Jugnauth, alors dans l’opposition, prend sa plus belle plume pour écrire au Premier ministre de l’Inde, qu’il appelle respectueusement “Shri Modi Ji”
En substance, le leader du MSM dit ceci à “Shri Modi Ji”: “I am priviledged to share with you the legitimate concerns of the State and People of Mauritius as regards the signing of a multi-billion rupees contract by the present outgoing Mauritian Government with India’s AFCONS company for a light rail transportation project”.
Dans sa missive, Pravind Jugnauth rappelle que l’Assemblée nationale a été dissoute le 6 octobre 2014, que nous sommes en pleine campagne électorale et que les élections anticipées sont derrière la porte. Et il ajoute ceci : “You will agree with me and with the People of Mauritius that a caretaker and outgoing GM cannot bind our country for such a huge contract for a period spanning over almost half a century. This goes against all principles of good governance and democracy (…) The People of Mauritius appreciates the contribution of India, known here as ‘Mother India, in the development process of the Mauritian nation”.
On connaît la suite. Lepep des Jugnauth gratte quelques sous pour arrondir sa roupie : les quelque trois sous venant de la girouette Duval (qui a bien profité du régime ramgoolamien mais qui sentait que le navire prenait l’eau) – et les deux sous venant du ML, un sou pour Collendavelloo (qui veut être le prochain Bérenger, sauf qu’il n’en a ni la grandeur, ni le charisme) et un sou pour un cocktail des plus explosifs, composé de Gayan/Rutnah, des politiciens au rabais. Et Lepep, promettant monts et merveilles, dont une «MBC» libre, de la transparence, bla-bla-bla, accordant des hausses universelles en termes de pensions et de compensations salariales, et promettant de geler le métro léger qui allait nous asphyxier, renverse le régime de Ramgoolam.
Et Lepep prend le pouvoir.
Le 29 juillet 2016, sous les regards approbateurs et complices des Duval, Collendavelloo et Lutchmeenaraidoo, qui, hier, vilipendaient le métro léger du tandem Ramgoolam/Bachoo, Pravind Jugnauth bombe le torse et nous dit ceci :
“For years, the transport strategy of Mauritius has been disconnected from its urban and rural planning strategy. In fact, the current transportation system is a major source of pressure on our towns and villages. The building of new roads is not in itself a solution to the traffic jam. It has become manifestly clear that a holistic and coherent urban planning and development strategy is imperative. What Mauritius needs is an affordable new mass transit system along with a network of modern integrated urban terminals (…) Such a project will be a game changer, as it will totally redesign our towns, create new growth poles around the terminals, drastically reduce the commuting time for our citizens, raise productivity, eliminate the inconvenience of traffic congestion, save on our petroleum import bills and significantly cut down pollution. We certainly cannot deny our citizens and future generations the benefits of such a project”.
Outre le nom qui a changé, en quoi ce projet diffère-t-il de celui de l’ancien régime ? Pourquoi a-t-on perdu autant de temps ?
Peut-être parce qu’on laisse des dynasties parler en notre nom, alors qu’elles ne sont pas à la hauteur des projets d’envergure. Et ce constat terrible : le monde avance mais pas nos propriétaires de partis, qui, animés par d’anciens réflexes, rétrécis dans leur système de pensée, semblent reculer, tant ils s’échinent à rester immobiles, devant quelques suiveurs, qui, à défaut de pouvoir nous impressionner, tentent de nous intimider, de temps en temps.
Toutefois, en termes de crédibilité au sein de l’opinion, leur temps semble compté...
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