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Boycottons les terroristes
Si des hommes armés veulent s’éliminer entre eux, on conclura, en toute logique, que c’est là leur affaire. En effet, quand ils s’inscrivent librement dans des armées ou des milices, s’équipent de kalachnikovs (AK47) ou de AR15, se ceinturent de munitions rutilantes, se bardent de grenades, montent dans des 4x4 guerriers, se font prendre en photo, font enregistrer des «messages» saignants sur internet, ils n’y échappent pas : ils sont des combattants déclarés, adultes et vaccinés. Ils veulent donner la mort à d’autres et ils risquent, eux-mêmes, les yeux ouverts et en retour, leurs vies.
L’équation devient beaucoup plus troublante quand, quelles que soient les circonstances, l’homme armé ne cherche plus à s’opposer à un autre homme armé, mais cherche, au contraire, un ennemi plus commode, pas armé, largement inconscient du danger qui le guette. Dans cette catégorie, on doit inclure les lâches qui amorcent des bombes de Kaboul à Bagdad, du Koweït à l’Arabie Saoudite, pour régler des conflits interconfessionnels entre sunnites et chiites, par exemple. Dans cette catégorie on doit inclure ceux qui ne tolèrent, dans leur milieu, aucune autre conviction, aucun autre choix que le leur et qui, comme au Bangladesh, tentent d’éliminer, un à un, à coups de machette ou de sabre, perchés sur un scooter, tous ceux qui ne pensent pas pareil. Dans cette catégorie, on peut mettre, enfin, les «perturbés» qui, s’étant installés en Occident, trouvent le moyen de mobiliser qui, un fusil automatique (Orlando, ÉtatsUnis), qui, un camion (Nice, France), qui, un Glock (Munich, Allemagne) qui, un couteau (St Etienne-deRouvray, France) pour tuer des innocents. Ce qui leur garantit, par ailleurs, de quitter eux-mêmes ce monde dans une espèce de feu d’artifice de déraison ostentatoire et de gloire factice. Ajoutons les Breivik (Finlande, 2011), Kaczynski («Unabomber», USA, 1978-95), Ivins (Anthrax, USA, 2001) et Asahara (Sarin , Japon, 1995) pour souligner que le terrorisme qui accable et parasite de plus en plus la société, n’est pas qu’un phénomène à consonance religieuse. Et la preuve que cela s’accélère est que si l’histoire, selon Wikipédia, n’enregistre qu’un seul attentat terroriste en 1898, par exemple (celui qui tue l’impératrice Sissi à Genève…), on enregistre, en 2015, 11 772 attaques terroristes (de Boko Haram à Charlie Hebdo ) ce qui cause 28 328 décès ! Il n’y a pas à dire, le «genre» devient populaire !
Si cette action médiatique peut aider à enflammer un seul terroriste de moins et donc préserver la vie, ne serait-ce que de quelques citoyens de plus, de la démence destructrice de ces terroristes en quête de dividendes personnels aux dépens des autres, l’express s’aligne sur cette position jusqu’à avis contraire.
Mais encore un peu de perspective, si vous le voulez bien : si «seulement» 350 Américains ont été, selon une compilation CNN, victimes de terrorisme hors de leurs frontières entre 2001 et 2013, 3 030 l’ont été, à l’intérieur de leurs propres frontières durant la même période ! Mais, pire, pendant ce même laps de temps, le nombre d’Américains morts par arme à feu s’élevait à… 406 496, soit 120 fois plus ! Le problème américain est donc clairement, du moins quantitativement, avec les armes à feu plutôt qu’avec les terroristes, encore qu’il leur faudrait, préférablement, régler les deux questions de manière satisfaisante ! La présidentielle américaine de novembre sera-t-elle l’occasion de confronter ces réalités ?
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On apprend en cette fin de semaine (TTSO) que les grands médias commencent à se poser de sérieuses questions sur leur propre part de responsabilité face à la petite vague de djihadistes et de terroristes de tout poil qui frappe l’Occident ces jours-ci. La théorie est la suivante : la grande majorité de ces tueurs est poussée par des pulsions narcissiques très claires. Un peu comme Paul Hilbert, personnage campé par Jean-Paul Sartre dans Le Mur, «petit employé aigri, misanthrope timide, refoulé sexuel», qui ambitionne un crime massif pour être «révélé» au monde. «Un jour, pense-t-il, au terme de ma sombre vie, j’exploserais et j’illuminerais le monde d’une flamme violente et brève.» Ça ne vous rappelle pas quelques items de l’actualité ça ? Mais si, bien sûr ! C’est donc dans une tentative délibérée de ne pas participer à la chambre d’écho médiatique de ces bouchers que Le Monde, RFI, Europe 1, BFM, La Croix, AFP, France 24 et d’autres prennent ces jours-ci la décision de ne plus publier les noms et/ou les photos de ces terroristes, afin de ne pas favoriser leur recherche de gloire postiche.
Si cette action médiatique peut aider à enflammer un seul terroriste de moins et donc préserver la vie, ne serait-ce que de quelques citoyens de plus, de la démence destructrice de ces terroristes en quête de dividendes personnels aux dépens des autres, l’express s’aligne sur cette position jusqu’à avis contraire.
On raconte que 400 ans avant notre ère, les Grecs avaient déjà adopté cette contre-mesure : Érostrate, en mal de notoriété, avait alors mis le feu au temple d’Artémis, (à cette époque, une des sept merveilles du monde) et les Grecs, dans leur sagesse, avaient interdit que son nom soit relayé dans les livres d’histoire et s’étaient assurés qu’il soit enterré dans l’anonymat le plus total afin que l’on ne puisse jamais chanter sa légende ou le glorifier.
C’est d’ailleurs ce qu’auront aussi tenté de faire les Américains en laissant glisser le cadavre d’Oussama ben Laden dans l’océan glauque en mai 2011. Vous cherchez la gloire et la notoriété dans votre trépas annoncé ? Avec toute la modestie que notre initiative requiert, ce ne sera pas grâce à nous !
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