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Crescendo
Des deux scénarios, l’un. Soit il est coupable, soit il est innocent.
S’il s’avère que Me Kailash Trilochun, parce qu’il se retrouve sous les feux des projecteurs pour ses Rs 19 millions, ou parce qu’il est doublement parenté au ministre MSM Nando Bodha, est victime d’une allégation malveillante de la part d’un récidiviste, et qu’il n’a strictement rien à voir avec l’agression «sauvage» (terme du PM) du président de l’ICTA, le gouvernement Lepep et le commissaire de police pourraient pousser un ouf de soulagement.
En revanche, s’il est mêlé, d’une manière ou d’une autre, à cette sordide affaire d’agression au cutter, on aurait, alors, atteint un autre palier dans la dilapidation de l’argent public par des nominés politiques, qui usent déjà de leur lien de parenté – et de leur arrogance – pour s’octroyer contrat sur contrat. Cette fois-ci, il faudrait ajouter l’élément de violence physique. C’est grave. Et l’Ordre des avocats, par solidarité envers la profession, ne pourrait plus rester tranquille, en évoquant les stricts termes d’un contrat entre un avocat (qui souhaite être payé) et un client (qui ne veut pas payer autant).
Sur le plan médiatique, le cousin et beau-frère de Nando Bodha vient, avec la déposition de Candahoo, voler la vedette à Roshi Bhadain. Le ministre de la Bonne gouvernance, en raison de sa déposition contre Gérard Sanspeur, aura réussi le tour de force d’occuper l’actualité de ces derniers jours, davantage que le Budget de son leader au MSM, Pravind Jugnauth. Ce qui ne plaît pas aux dirigeants de Lepep, qui tentent difficilement de contenir la crise à laquelle ils font face depuis le match Bhadain-Lutchmeenaraidoo, que le Premier ministre n’a pas pu arbitrer.
Avec l’Euro-loan de l’ancien ministre des Finances, suivi du transfert de Lutchmeenaraidoo aux Affaires étrangères, la nomination de Gérard Sanspeur et le retour de Pravind Jugnauth aux Finances, la situation politique est allée crescendo.
C’est sur cette toile de fond déjà compliquée que vient se greffer Me Kailash Trilochun – devenue une source d’embarras pour Lepep (il est/était conseiller juridique pour au moins quatre organismes parapublics, dont la Road Development Authority qui tombe directement sous son beau-frère) et aussi pour le commissaire de police (dont il est l’avocat… contre le DPP !)
La façon dont sera gérée l’affaire Trilochun est cruciale pour Lepep. Ce gouvernement qui a perdu sa popularité en un temps record joue ni plus ni moins sa réputation : peut-il lutter contre le crime organisé ou a-t-il été infiltré par des criminels à col blanc qui non seulement s’enrichissent à nos dépens, mais qui peuvent nous agresser physiquement pour parvenir à leurs fins ?
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