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Entre vacances et hold-up parlementaires

3 septembre 2016, 07:30

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C’est le 15 novembre que l’Assemblée nationale rouvrira ses portes. Ce qui, on l’espère, laissera un peu de temps à nos chers parlementaires – et à Madame la Speaker – pour faire leur autocritique.

À lire le Hansard et les comptes rendus de nos journalistes, beaucoup d’entre eux, selon nous, ne méritent pas leurs salaires – car leur performance nous semble quasi-nulle. Ceux qui se rendent au Parlement régulièrement confirment que depuis janvier 2015, certains députés, même s’ils affichent un taux de présence de 100 %, ne sont même pas connus – tant ils sont muets, improductifs, «capons» ou complices. C’est, en fait, un véritable gaspillage des fonds publics que de leur verser un salaire mensuel pour effectuer un travail que manifestement ils ne peuvent pas faire.

Le Parlement, espace vital pour notre démocratie, est censé être un haut lieu de débats pour s’assurer de la bonne gouvernance et de la transparence – surtout dans un pays qui n’a pas un Freedom of Information Act. Or, chez nous, l’exécutif écrase de tout son poids le législatif. Et les backbenchers veulent tous devenir ministres et évitent alors de poser des questions embarrassantes au Premier ministre et aux membres influents de son Cabinet. Aussi, ils n’aiment pas trop que les journalistes scrutent leur (in)activité parlementaire…

Dans l’opposition, les interpellations parlementaires sont souvent tributaires du contexte politique du moment et des négociations en cours, même si, il faut le reconnaître, Paul Bérenger a su faire de la Private Notice Question une arme redoutable, qui donne des sueurs froides à l’exécutif et aux hauts fonctionnaires qui préparent les réponses jusqu’à la dernière minute.

Aux yeux de l’électorat, les bons députés demeurent ceux qui satisfont ses attentes. Ainsi, l’électeur n’attend pas forcément qu’ils entrent dans le détail du travail législatif mais souhaitent davantage une opposition dans l’hémicycle, pour contrer les abus du pouvoir. Pour les députés de la majorité, on attend qu’ils fassent remonter des problématiques locales. Dommage qu’il n’existe jusqu’ici aucun outil, comme un parliamentary scorecard, pour mesurer leur input de manière objective – avant de les payer grassement et de leur octroyer per diem, voyages, voitures duty-free, etc.

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L’absence du pays du Leader of the House, des rumeurs qui circulent sur l’état de fatigue de sir Anerood, et un article de l’avocat Penny Hack paru dans le dernier Business Magazine, sous le titre Who can be Prime Minister?, génèrent pas mal de commentaires. “If SAJ for whatever reason is no longer able to act as PM, steps down, for illness or absence, or resigns, XLD will have to be appointed by the President as Prime Minister”, écrit Penny Hack. C’est SA lecture de notre Constitution. Et nous ne la partageons pas.

S’il fallait remplacer sir Anerood, on voit mal Ameenah Gurib-Fakim nommer le leader du PMSD comme Premier ministre. Ce serait illogique pour plusieurs raisons. Et puis, de toute façon, le poste suprême ne peut revenir qu’à celui qui détient une majorité au Parlement. Et ce n’est certainement pas Xavier-Luc Duval – qui est un poids plume, même s’il se sent pousser des ailes. De par la loi du nombre, il est logique, donc, que Pravind Jugnauth, à la tête du MSM, reprenne le flambeau, à condition bien sûr qu’il n’y ait pas de scission au sein du parti soleil. Plusieurs légistes et politiques que nous avons interrogés partagent notre avis. De toute façon, il faut que l’on en débatte, que l’on s’y prépare, car rien ne nous dit que notre Premier ministre aura une carrière aussi longue que Robert Mugabe.

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Nous avons assisté, cette semaine, à un véritable hold-up électoral au Gabon. La réélection d’Ali Bongo a mis l’Assemblée nationale littéralement en feu à Libreville et a fait éclater des émeutes un peu partout. Le pays est au bord du chaos. Et le pire, c’est que Bongo bénéficie de puissants alliés internationaux car ce petit pays francophone d’Afrique centrale est immensément riche de ses forêts, mines et pétrole. Bongo fils perpétue une dynastie mise en place par son père en 1967. Tous ses discours sont ponctués de «Papa m’a dit»... Cela ne vous rappelle pas une bonne partie de nos politiciens aux patronymes éternels ?