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Comprenne qui voudra
Ce qui se conçoit mal s’articule confusément. Au sein du gouvernement Lepep, le cafouillage autour du communiqué du Conseil des ministres et du méga projet Heritage City est total. La cacophonie, au sommet de l’État, est complète. Du coup, l’on éclipse, presque, les frais d’examens SC-HSC et l’affaire ICTA. Parce que certains esprits malins alimentent une guerre intestine qui n’a que trop duré.
Notre rôle de journaliste est précisément de lire entre les lignes d’un communiqué officiel, de déceler ce que l’on ne veut pas nous montrer, d’évoquer les dysfonctionnements et les dossiers qu’on essaie d’escamoter. Dans une démocratie, l’information doit circuler librement, sans filtres complaisants et les enjeux nationaux ne doivent pas sombrer dans l’oubli. La population doit être constamment tenue au courant des affaires qui nous secouent. Elle doit pouvoir réfléchir librement afin de se faire une opinion sur l’amateurisme politique qui prévaut à la tête du pays, au PMO pour commencer.
Pour que les choses changent, il importe, aujourd’hui plus qu’hier, que le pays sorte de cette impasse bicéphale. Quand on est aux commandes, comme le sont les Jugnauth, on ne peut pas tourner à gauche et à droite en même temps. Hélas, c’est précisément ce qu’ils sont en train de faire depuis quelque temps. Ce qui nous couvre de ridicule. Ce qui discrédite ce gouvernement.
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On cultive encore trop d’idées reçues sur nos jeunes et la politique. Souvent, ces idées sont véhiculées par ces mêmes dinosaures qui ne veulent pas leur faire une petite place dans la conduite des affaires du pays. On a eu le privilège de recevoir, dans nos locaux, à Riche-Terre, vendredi, dix collégiens, garçons et filles, venant d’horizons différents. Ils se présentaient comme les porte-parole «raisonnés» et «disciplinés» d’une classe estudiantine «dégoûtée» par l’arrogance et le mépris des autorités à leur égard. C’est pour cela qu’ils refusent leur diktat. Même s’ils sont jeunes, cela ne veut pas dire qu’ils cautionnent l’indiscipline, et la violence exprimée dans certains établissements. En revanche, ils font, à travers la presse, un appel à la résolution du conflit autour des frais d’examens par les voies du dialogue. Les adultes doivent mettre de côté leur ego, les écouter et leur rendre la sérénité nécessaire avant les examens. Ce sont eux les leaders de demain. Et ils vont voter pour l’intérêt général plutôt que de défendre, comme le font la plupart des adultes, leurs intérêts particuliers.
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It is their time to eat (part II). Le titre et le texte de notre édito, en date du 12 août, sont restés en travers de la gorge de Me Kailash Trilochun et de ses proches. Et ils ont voulu nous rencontrer hier pour dialoguer. Contre toute attente, l’accueil était chaleureux dans leur maison – sans porte – sise à Flic-en Flac. Mais plus important encore, l’échange nous a permis de découvrir un autre Kailash Trilochun que celui qu’on tend à dépeindre dans la presse, en l’absence de sa version des faits. Ce n’est pas à nous, encore moins à la police ou aux Jugnauth, de venir statuer sur la culpabilité ou l’innocence de l’ex-conseiller juridique de l’ICTA. Cela revient à une cour de justice. Cependant, fait notable : au sein du tribunal de l’opinion publique, le regard qu’on jetait sur lui, y compris celui de ses pairs avocats, a changé depuis qu’il choisit de parler ouvertement – au lieu d’encaisser, en silence. Après des refus initiaux, Me Trilochun a donc accepté de répondre à toutes nos questions (entretien à lire en pages 10-11et à visionner sur lexpress.mu). Il nous a placés devant nos responsabilités de journaliste en fournissant des pistes à creuser, dont celles sur d’éventuelles écoutes téléphoniques. Me Trilochun sait manifestement beaucoup de choses et il sera difficile, dans l’état d’esprit qui l’anime, de le faire taire...
Serait-ce la raison pour laquelle il n’a pas été arrêté jusqu’ici malgré tout ce que le pouvoir avance sur lui ?
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