Alors que les secousses politiques s’entrechoquent à un rythme effréné, à tel point que journalistes et publics réceptifs ne savent plus quelles actualités suivre, quelques (rares) bonnes idées font leur bonhomme de chemin. Et peuvent, grâce à nous, progresser, contrairement à la réforme électorale, qui, elle, stagne – faute de participants aux débats citoyens. C’est à se demander si la société, si tant qu’elle arrive à bien s’organiser, ne devrait pas réclamer que le dossier «réforme électorale», pris en otage par les chefs des partis politiques, lui soit restitué illico presto !

Quand on nage, au quotidien, dans un tel marécage de sinistrose et de perfidie, et qu’on tombe, soudain, sur une bulle d’air frais, il convient de s’arrêter pour en parler. Sinon on nous accusera, avec raison cette fois-ci, d’être atteint du virus «nanyenpabon».

Ici il s’agit de notre capitale, Port-Louis – dont les 50 ans d’accession au statut de Cité, qui viennent de s’achever, sont presque passés inaperçus... Dans l’édition de l’express du lundi 26 septembre, il y avait un papier sur un projet novateur et participatif de la State Land Development Company sur Port-Louis, plus particulièrement sur les forces et faiblesses de notre capitale, ses atouts et ses inconvénients, à travers une participation citoyenne sur le Web. La participation citoyenne dans les projets urbains fait partie d’un mouvement communément appelé «New Urbanism», pas encore répandu chez nous.

La Social Analyst Meelan Thondoo, de la SLDC, explique que le maptionnaire est un processus collaboratif qui n’a de valeur que si tout le monde y participe. Le but de l’exercice est d’obtenir des résultats de qualité qui serviront de liaison entre les usagers (ceux et celles qui vivent, transitent, travaillent à Port-Louis) et ceux qui détiennent le pouvoir économique, politique et technique susceptible d’améliorer la capitale et ses infrastructures.

Sur un plan sociétal, le concept de citoyen engagé est intéressant à plus d’un titre. Il suffit d’un smartphone et d’une connexion pour mettre en avant l’expérience subjective des individus comme vous et moi, pour croiser les perspectives sur Port-Louis, et enrichir, ainsi, son environnement et parfaire son cosmopolitisme. Aujourd’hui c’est Port-Louis, demain on pourrait tâter le pouls par rapport, disons, à cette réforme électorale qui nous file, à chaque fois, entre les doigts.

«https://maptionnaire.com/km/1400». C’est le lien direct vers le maptionnaire, disponible en trois langues. Essayez-le pour votre propre expérience, cela ne prend pas plus de 10 minutes. C’est assez ludique et cela vous réconciliera avec notre capitale, qui tombe trop souvent dans l’oubli. Maintenant que le fantôme d’Heritage City est derrière nous (ou presque), et qu’on a enfin pu, dans une large mesure, libérer les trottoirs de leurs hordes de marchands pas ambulants, souhaitons que Port-Louis ait droit à l’importance qui lui est due dans l’aménagement global de notre territoire. Au-delà du devenir de notre capitale, le maptionnaire de la SLDC permet de rendre hommage à l’espace public, soit cet espace dans lequel et sur lequel nous, citoyens, avons notre mot à dire. Mais un mot qu’on ne dit pas toujours, notre parole nous ayant été confisquée. Reprenons-la. Pour Port-Louis. Pour commencer...