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“Where money talks…”

30 septembre 2016, 11:04

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L’express samedi, 24 septembre. Sous la rubrique «Confidentiels», on pouvait lire ceci : «Ils n’étaient visiblement pas contents du succès du cheval Memphis Mafia, dont la cote était offerte à un prix généreux avant le départ de la 5e course, samedi dernier, chez quelques bookmakers. Les coffres ont, semble-t-il, tellement souffert de la victoire du cheval que des “bouncers” auraient été aperçus aux alentours du Champ de Mars cette semaine. A ceux qui les auraient croisés, ils disaient avoir des comptes à régler après le résultat de ladite course. Toutefois, leur menace n’a pu être mise à exécution, car celui qui était ciblé par cette opération, une fois informé de la présence suspecte de ces personnes, a couru plus vite que Memphis Mafia !» 

Cette information, même si elle sera, sans doute, démentie par les protagonistes de l’histoire, nous ramène à la dure (et autre) réalité hippique. Les «far behind the scenes» . Les cas d’agression dont ont été victimes des acteurs du monde hippique jusque-là sont légion et pour des raisons qu’on n’ignore absolument pas, neuf fois sur 10, ces agressions ne sont pas rapportées à la police, car elles seraient liées à des fréquentations malsaines. 

Cette situation n’est pas nouvelle, mais elle semble n’interpeller personne. Des bandes mafieuses, dénoncées par le MTC sous l’ère Giraud, continuent à opérer même si les règlements de compte se font loin des caméras du MTC pour que les «corrections» ne soient pas ébruitées sur la place publique. 

A ce titre, Alain Perdrau raconte toujours qu’un de ses ex-jockeys, un money rider hors pair, avait, un jour, pris une gifle «avec le sourire» et n’en a jamais fait un drame. Comme quoi, c’était le prix à payer pour monnayer ses talents à multiples facettes. Tout récemment, il y a eu le cas du jockey Rama, pris à partie à quelques mètres seulement du MTC, et un peu plus loin dans le temps, celui de Hanotel qui avait eu le «malheur» de gagner là où il ne fallait pas. 

Un retour dans le passé lointain nous amène au cas des jockeys Wilson et McLeash, victimes, eux, d’agressions encore plus violentes. Le premier que nous avons eu l’occasion de rencontrer quelque temps avant son décès, traînait encore, plus de 25 ans après, les séquelles de son agression à l’arme blanche. 

Le jockey Bruneau, d’où qu'il se trouve en ce moment, doit, lui, être toujours hanté par son expérience à Maurice, où sa tentative de dénoncer ceux derrière un cas de tricherie dont il était l’exécuteur avait été avortée en raison d’une menace d’agression sur les membres de sa famille. «Si tu parles, on les tue tous !» 

Certes, les jockeys sont plus exposés à des risques d’agression – ce sont, avant tout, eux qui tiennent les rênes – en raison de leurs accointances dont ils ne peuvent apparemment se passer, et dont nul n’est à l’abri de tels désagréments au Champ-de-Mars aussi longtemps que le betting prédominera sur toute autre considération. “Where money talks”, il y a toujours danger ! 

Ce danger, pour les courses mauriciennes, n’est pas dans la présence des gens mafieux qui gravitent dans ou autour du circuit hippique. Il est plutôt dans une attitude de légèreté et de complaisance envers eux, voire l’absence d’actions contre eux. 

 

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