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Vicissitudes

Pour le poète, le temps s’habille de robes nouvelles. Sa palette est infinie et les couleurs à sa disposition sont sans limites et se mélangent de façon ininterrompue. Tout est nouveau sans l’être. La permanence de la vie s’exprime dans l’impermanence de ses nombreux atours. On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve. Même si «ce qui a été, c'est ce qui sera, et ce qui s’est fait, c’est ce qui se fera, il n'y a rien de nouveau sous le soleil», comme on peut le lire dans L’Ecclésiaste. Cette vie qui s’inscrit sur la trame du temps est en perpétuel changement. Elle est toujours la vie mais sans cesse renouvelée avec son lot de bonnes et de mauvaises surprises.
Les changements se vivent à l’échelle humaine comme à l’échelle des civilisations. Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à s’arrêter quelques instants devant la majesté mystérieuse de la Puerta del Sol – la Porte du Soleil – ouverte sur un passé inconnu sur le site archéologique de Tiahuanaco en Bolivie. Le portail d’une largeur de 4 mètres et d’une hauteur de 3 mètres est construit avec un seul bloc d’andésite d’environ 10 tonnes. Il témoigne de la civilisation de Tiwanaku qui a dominé la moitié sud des Andes centrales entre le Ve et le XIe siècle. La grandeur a toujours existé. La décadence aussi. Elles font partie du cycle de la vie avec ses naissances, ses apogées et ses déclins.
Le Trail de Rodrigues a été jusqu’ici un rendez- vous incomparable du calendrier local et régional de trail. Il met une sorte de point final placé sous le signe du voyage et de la découverte à une saison riche. Une escale hors du temps ou plutôt dans un temps que l’on voudrait retenir pour encore longtemps car rappelant un passé révolu pour les îles plus développées en quête de sérénité.
Cette année, il symbolisera la relance du sport et de la vie économique dans ce territoire qui vit de l’agriculture, de la pêche et du tourisme et qui a eu le malheur, depuis le 7 juillet, de subir les affres de la fièvre aphteuse. La septième édition du Trail de Rodrigues aurait pu ne pas avoir lieu cette année. Toutes les activités regroupant un nombre important de personnes avaient été annulées. Mais l’Assemblée Régionale de Rodrigues a accordé sa confiance au comité organisateur et a décidé, fin août, de l’encourager à poursuivre les préparatifs pour la tenue de l’événement. Il faut regarder demain dans le miroir d’aujourd’hui. À côté de la difficulté se trouve une facilité.
Toutes les bonnes volontés s’unissent donc pour recréer les conditions devant permettre l’avènement de lendemains meilleurs. Il est encourageant de voir que le sport peut être aussi ce fer de lance et sortir de son cadre restreint, déployer ses ailes de géant comme un albatros et bâtir des ponts par-delà les mers avec cet exotisme inépuisable. Il s’appelle aujourd’hui tourisme, il s’appelle aujourd’hui sport et pour beaucoup tourisme sportif.
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