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Le Champ de Mars montre ses limites
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Le Champ de Mars montre ses limites
Le débat est relancé depuis les événements de samedi dernier lorsque le MTC fut contraint d’annuler le reste de la 28e journée après la 3e course. Quelque 13 millimètres de pluie ont rendu la piste impraticable. Les courses mauriciennes devront-elles rester au Champ de Mars ou aller ailleurs ?
En ce samedi 8 octobre, Port-Louis ne vivait pourtant pas le cauchemar du 30 mars 2013 ni ne subissait-elle les caprices du ciel d’août 2014. Une trentaine de minutes de pluies a suffi pour que la piste du Champ de Mars soit abîmée au point où les jockeys ont fait part de leur inquiétude quant à leur sécurité pour poursuivre la journée après le déroulement de la 3e course.
Vu les conditions climatiques qui prévalaient à Port-Louis où il n’y avait pas de risques d’inondations ou d’accumulations d’eau, personne ne voyait venir l’annulation de la journée de courses. On ne peut, en tout cas, blâmer les commissaires de courses et les administrateurs du MTC d’avoir privilégié la sécurité des jockeys. Strictement sur la base d’informations recueillies auprès des jockeys, mais aussi du Track Manager Shiam Peenith, qui n’a pas donné un avis favorable sur l’état de la piste à certains endroits, la bonne décision a été prise.
Mais ce qu’on retient de cet épisode, c’est la fébrilité de la piste du Champ de Mars qui est une source d’inquiétude pour le MTC. C’est pourtant une piste qui a résisté à de plus fortes pluies dans le passé comme en 1985 en présence de quelques-unes des plus fines cravaches mondiales comme Walter Swinburn, Pat Eddery et Yves Saint-Martin. Et dans laquelle le MTC a investi, au fil des ans, énormément d’argent pour que sa qualité soit rehaussée.
Ce mauvais tour qu’elle a joué au MTC, samedi, devait tôt ou tard se produire, car depuis un certain temps déjà, une bonne partie de la piste en descente, entre les 800m et 600m, inquiétait les commissaires. Si certains peuvent attribuer la détérioration de la piste à cet endroit-là à l’hiver rugueux qui a frappé Maurice cette année, d’autres, en revanche, plus pessimistes, estiment que le Champ de Mars a fait son temps et que les courses mauriciennes ont besoin d’une nouvelle piste moderne pour répondre efficacement aux intempéries.
Ce qui crédibilise davantage la thèse du Sud-Africain Mike Meehan, qui, dans un rapport soumis au MTC en 2008, avait noté que “the current facilities and infrastructures are inadequate to sustain racing for the full year with a complement of +/- 550 horses, specifically with regard to (i) training centre(s), (ii) boxes at the Champ de Mars, (iii) track and paddock amenities, (iv) general pu-blic facilities and (v) technology facilities and amenities“.
Le Champ de Mars, malgré le côté tricky de sa piste, faisait autrefois la fierté de nos courses et du MTC, mais sous le poids de l’âge et en raison du manque d’espace pour, par exemple, l’aménagement d’une nouvelle piste synthétique (un rêve ?) et d’autres aménités modernes pouvant répondre aux exigences du public, surtout la jeune génération, l’hippodrome, connu comme le plus vieil de l’hémisphère sud, montre de plus en plus ses limites…
Des limites, certains opérateurs de paris n’en connaissent pas lorsqu’il s’agit de duper le public au vu et au su de tout le monde sans qu’ils ne soient inquiétés pour autant. Comme quoi, ils sont « licensed to kill ». Mais le Champ de Mars, malgré ses faiblesses, malgré ses limites, a, néanmoins, ses dieux. Nous l’avons déjà dit. Et les adeptes du «cerf-volant», qui se croient toujours tout permis, en ont pris plein la figure samedi avec des pay outs qui s’élèveraient à plusieurs millions de roupies. Tiger Master, malgré lui, fait, désormais, date pour ces minables personnages. Ils s’en souviendront…
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