«Where hearts pound» ! Ecrit en grand sur une façade d’Anfield, cela se vérifie en s'approchant du stade de Liverpool. Visiter Anfield, c’est comme visiter un musée. Il y a deux façons de « voir » les choses. On peut y entrer dans un état d’esprit de découverte. Pour satisfaire une certaine curiosité. Sans plus. En allant à la rencontre du dodo au Musée de Port-Louis, par exemple, on y sort, moins con. Heureux d’avoir pu voir une réplique d’un animal qui ne changera, trois fois rien dans une vie.

Le regard du passionné diffère. Il ne « voit » rien. Il le ressent. Au plus profond de son âme. Rien qu’en arrivant devant la grille, le battement du cœur s’accélère. C’est un arrêt sur une destination qui relève du fantasme.  Du rêve. « Where hearts pound », prend alors, tout son sens.

En traversant la porte d’entrée, c’est l’aboutissement d’une vie de passionné. Tout devient tangible. De la statue de Bill Shankly qui accueille la famille à bras ouverts, comme un père le ferait avec ses enfants, à la pelouse immaculée d’Anfield en passant par le sacro-saint Kop, le pèlerinage apaise et réchauffe le cœur du passionné.

«Where excitement mounts», peut-on lire aussi. Un stade vide n’est que le calme qui annonce la tempête. Anfield comme tout autre stade n’est qu’un amas de ferraille. C’est ce qu’on y fait ou qu’on y a fait qui lui donne une âme. Combien d’histoires d’hommes et de femmes y sont rattachées. Le footballeur allume l’étincelle. L’excitation monte comme le ferait le mercure entre le froid de canard en ce moment à Liverpool et un potage chaud dans le restaurant du coin. Et c’est le supporter qui explose de joie dans les gradins.

« Anfield, where greatness happens. » résume l’écriteau qui accueille le visiteur. Dimanche, Watford débarque à Anfield dans un esprit de conquête. Avec le cœur, la tête et les c… comme disait Grand Corps Malade, les joueurs de Liverpool devront défendre leur devise : « This is Anfield » et faire découvrir la« Greatness » à ceux qui ne l’ont jamais ressentie d’aussi près…