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On ne réinventera pas les courses…

11 novembre 2016, 10:19

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Devrait-on avoir peur pour l’avenir de l’industrie des courses ? A priori, non. Même si elle traverse depuis quelque temps des moments difficiles qui doivent être attribués non seulement à une conjoncture économique compliquée – et à une autorité, en l’occurrence la GRA, qui a donné de faux espoirs à tous ceux qui croyaient que le board choisi par le régime Jugnauth, père et fils, allait donner une nouvelle dimension à l’ensemble de l’industrie à travers une participation plus active (et moins ridicule) –, mais aussi à un manque d’ambition (délibéré ?) du MTC. 

Le Club, fort d’un jugement favorable de la Cour suprême, qui a cassé, cette semaine, une des conclusions de la commission Parry qui faisait état de «malad-ministration, bordering on ‘institutional corruption’ within the MTC that perpetuated an environment in which suspected criminal activity was allowed to flourish», ne doit plus se recroqueviller sur lui-même alors que les défis du futur, à moyen et long termes, exigent qu’il se mette au diapason de ce qui se fait ailleurs. Laisser le pouvoir décisionnel à un board de six personnes (redevable envers ceux qui l’ont constitué ?), ressemble de plus en plus à un suicide. 

Le temps change, le monde change, mais le MTC s’agrippe à son passé. Un passé glorieux, certes, mais ce refus de se moderniser à travers un nouveau business model risque, à long terme, de compromettre l’avenir des courses. 

D’autant que les princes du pouvoir, à quelques pas de l’hippodrome, non contents d’avoir, telles des pieuvres, déployé leurs tentacules dans plusieurs ins-titutions du pays, faisant parfois fi des principes de la bonne gouvernance (faut-il ici rappeler que l’une des principales caractéristiques d’une pieuvre est qu’elle marche à reculons ?), auraient ciblé l’industrie hippique comme leur future proie. Ils y voient une occasion de s’en approprier. Mais comme ce ne sont que des nuls en matière hippique, on comprend maintenant pourquoi ils réclamaient des explications au MTC sur le dé-roulement de certaines courses et sur… l’installation des false rails qui existent, pourtant, depuis 1983 ! 

Voilà pourquoi, on devrait craindre pour les courses mauriciennes. Les récents événements à Air Mauritius où a eu lieu un coup d’Etat avec la révocation de son CEO Megh Pillay sont un exemple flagrant de ce qu’il adviendrait du sport hippique si le contrôle devait pas-ser sous la houlette de l’Etat, surtout le régime en place, presque une malédiction pour le pays ! 

Le MTC voit venir ce danger potentiel. L’institution d’un comité réunissant légistes et officiels du Club pour se pencher, en ce moment, sur tous les maux – à travers des directives qui font de Maurice la risée de tout le monde sur le plan international – qu’a fait subir au MTC et aux courses une GRA qui confond, malheureusement, son rôle, selon les lois du pays, à celui de l’organisateur de courses, est un pas dans la bonne direction. 

Le MTC doit être capable, malgré ses grandes faiblesses structurelles, d’affronter la GRA qui empiète sans gêne sur son territoire et aussi sur ses attributions en tant que l’unique organisateur de courses reconnu par la Fédération internationale des Autorités hippiques.
 
On ne réinventera pas les courses pour satisfaire la GRA. La commission Parry, accusée d’avoir bafoué les règles de justice naturelle sur un point très important de son rapport, ne pourra plus servir de prétexte pour que cette bande de nominés politiques s’immisce dans les racing matters du Club. 

Pour le MTC, c’est le moment de dire «Stop !» 

 

 

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