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Bon marché coûte cher (et fout sec) !
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Bon marché coûte cher (et fout sec) !
Vous connaissez tous bien la question !
Vous ne pouvez pas acheter une BMW pour le prix d’une Tata Nano (2,497$) ! Ni pour ce que coûte une Cherry QQ (4,781$), une Suzuki Maruti (4,994$) ou une Fiat Palio (9,242$) ! L’équation est simple : à moins que le producteur vende son produit à perte, le consommateur paie un prix qui dépend de la qualité des matériaux utilisés, de l’espace intérieur du véhicule, de sa cylindrée, de la résilience de son moteur, de l’épaisseur de la tôle qui protège le conducteur en cas d’accident, etc. En d’autres mots, à efficience de production égale, plus vous payez, plus vous en avez pour votre argent. Le contraire est aussi vrai ! Quel que soit le produit considéré.
Ainsi en va-t-il pour l’eau, aussi «simple» et «naturel» soit le produit !
Il y a une raison bien claire pour laquelle nous avons un système systématiquement moins que satisfaisant, avec ses coupures incommodantes et ses gaspillages chroniques, dans un réseau qui «perd» plus de 50 % de l’eau qui y pénètre au départ : nous ne payons pas l’eau assez cher ! Ni pour que la CWA génère les surplus nécessaires à son développement et au maintien de son réseau ni pour inspirer plus de respect envers la consommation et donc inciter à moins de gaspillage !
Jetez un coup d’œil au tableau qui suit. Avez-vous des difficultés à imaginer les pays où le service est de 24/7 et ceux où il laisse à désirer ?
Une des définitions de la folie consiste à vouloir répéter les mêmes gestes et les mêmes politiques en espérant que le résultat sera finalement différent. Non, la phrase n’est pas d’Albert Einstein, même si on le répète ad nauseam… Mais il est clair que la politique d’une eau à bon marché nous aura coûté très cher au cours de ces dernières décades ; les politiciens optant bien trop souvent (et stupidement) pour l’option «zéro augmentation» qui ne touche certes pas la poche mais qui, d’évidence, ne remplit pas non plus les réservoirs ou fait gazouiller les robinets 24/7 !
Répéter la même politique va mener aux mêmes résultats…
Le ministre des Services publics a déjà pris l’initiative des 6 m3 gratuits, initiative louable tant socialement que du point de vue du gaspillage; même si l’Intérêt du politicien – 44 000 familles en bénéficieraient – est évident. Mais c’est Rs 45 millions en moins au cash-flow. Il vient courageusement de signaler la nécessité d’augmenter les tarifs d’eau pour les autres en janvier 2017 et il doit être soutenu. Sinon, notre CWA, privatisée ou pas, continuera à faire face au cauchemar actuel qui peut, entre autres, s’illustrer ainsi :
- 80 000 compteurs (pour 357 000 clients) sont défectueux et doivent être remplacés.
- En 2015, la CWA a produit 230 millions de m3 d’eau et vendu seulement 97 millions de m3 d’eau potable
- Endettement actuel : Rs 3,3 milliards (Rs 5 milliards bientôt…).
- Tuyaux de distribution à remplacer : 1 600 km (soit 25 fois la longueur de Maurice du Nord au Sud ! La CWA, à court de cash-flow, ne pouvait-elle pas faire ces travaux d’année en année ?).
- Pertes annuelles actuelles : Rs 250 millions par an (subventionnées par le gouvernement).
- Coupures saisonnières, camions-citernes, dépannages in extremis, de l’eau en moque pour se brosser les dents, des bassines remplies à 2 heures du matin pour faire la vaisselle, etc.
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