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Bêle avec les loups
La réponse de la bergère aux loups ? L’annonce aurait pu paraître anodine : un grand communiqué, samedi 26 novembre, pleine page dans l’express et bien visible en page 3 du Mauricien, renvoyé en Une de ces deux journaux, siouplait… Qui dit : «Planet Earth Institute wins the Bill & Melinda Gates foundation grant to support president Ameenah Gurib-Fakim to champion the cause for African science.» Avec une belle photo, côte à côte, du Dr Álvaro Sobrinho, président de cet institut, et de la présidente de la République, également vice-présidente de Planet Earth.
Il est également écrit que le partenariat entre ces deux fondations vise à augmenter les investissements scientifiques et technologiques à Maurice et en Afrique. Notamment, via la construction d’un bâtiment dédié et le soutien à des incubateurs à Ebène. La cerise sur ce gâteau doux étant : «This project has recently been approved by the authorities concerned in Mauritius.»
Et toc ! En résumé : les autorités soutiennent Ameenah Gurib-Fakim. Si l’on s’amuse à lui prêter un esprit aussi malicieux que le nôtre, voici l’autre message subliminal que cette dernière pourrait vouloir faire passer : «Amusez-vous avec vos petites crises sur mes voyages, ma présidence, moi j’ai un soutien mondial. On ne joue pas dans la même cour. Malgré toutes vos prétentions de pigeons voyageurs et vos nombreux déplacements à l’étranger, vous n’aurez pas mon aura internationale…»
Parce que la nouvelle en elle-même, c’est un peu du réchauffé. On sait déjà depuis mai, par exemple, que la fondation Bill Gates et Planet Earth soutiennent le programme de bourses de la présidente à des doctorants scientifiques. C’est un projet «on going».
Quant aux voyages des autres… C’est un peu bête de commander une BMW machin truc si on est davantage dans l’avion que sur la route. Quand on lit, le même jour : «A 20 ans, sans toit sans eau et sans courant avec son fils de trois ans» et «la nouvelle BMW 760 LI destinée au Premier ministre a coûté Rs 19 millions à l’Etat», ça clashe. Soit, ce gouvernement, quand il a commandé la berline en janvier, ne pensait pas tomber aussi bas dans l’opinion publique, soit il ne réalise pas quels dommages cela peut lui causer au niveau de son image, soit il fait fi de sa cote de popularité. Ou encore, il ne veut pas se rendre à l’évidence.
Un peu comme quand Pravind Jugnauth dit qu’il n’y a pas eu de bousculade à Plaine-Verte. Petit rappel du Larousse… «Bousculade : poussée un peu vive qui se produit dans un groupe de personnes.» Même si Anwar Husnoo a été un peu plus bousculé que Pravind Jugnauth, ce dernier n’était quand même pas libre de ses mouvements avant d’entrer dans la voiture. La foule s’était refermée derrière lui, il ne pouvait faire un pas ni à droite ni à gauche. Il y avait bien une poussée, que ceux qui le protégeaient s’efforçaient à contenir.
Attention à ne pas prendre le peuple pour plus mouton qu’il n’est. Sinon, après le V de la victoire arrivera à toute allure la BMW de la défaite.
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