«C’est la démocratie. Il s’agit du droit de s’exprimer…» Ces mots, politiquement corrects, viennent du leader du PMSD, prononcés ce vendredi, à la suite d’une question de la presse (il s’exprimait sur les motions de blâme que comptent présenter les bleus contre le MSM dans les mairies).

Pourtant, ces mots-là surprennent. Car il est difficile d’oublier ces autres mots du même Xavier Duval, à une précédente conférence de presse, lesquels autres mots traduisaient son refus de s’exprimer aux questions de la presse libre, notamment celles de l’express. Sans doute déstabilisé par nos questions, il devait même traiter notre titre de plus «fay zournal», avant d’assener cette menace quasi-physique : «Pa krwar mo osi zanti ki mo paret» – (ref : http://www.lexpress.mu/article/296659/video-xld-lexpress-pa-koir-mo-oci-genti-ki-mo-paret).

Ainsi, deux semaines après nous avoir montré son vrai visage de pseudo-démocrate, Xavier Duval reprend, le plus sérieusement du monde, ses airs de pur et bon démocrate et évoque l’Histoire «qui jugera sévèrement Marie-Claire Monty» qui vient de claquer la porte de la basse-cour bleue. Preuve, s’il en fallait, que la démocratie est une notion à géométrie variable dans les calculs des bleus.

En analysant le rôle du PMSD et des Duval, depuis, disons, la coalition post-électorale de 1976, et les démissions du fils des gouvernements Jugnauth et Ramgoolam, il est plus sage de dire que l’Histoire jugera plus sévèrement le PMSD que Marie-Claire Monty.

Il faut être réaliste. Monty, c’est une novice en politique, repêchée par des propriétaires de parti comme les Jugnauth et les Duval – d’ailleurs, on dit qu’elle est davantage MSM que PMSD à la base – et qui, aujourd’hui, fait exactement ce que le PMSD aime faire : changer d’allégeance politique au gré des événements, en prenant soin de surfer sur la bonne vague. Face à la pression de ses mandants et de ses proches, Monty a dû se dire que de démocratie, il n’y en a pas au PMSD – il y a, en fait, une dynastie, sous le verni de démocratie. Il suffit de gratter un peu le vernis… D’ailleurs, en vrai autocrate, Duval n’a pas discuté avec les membres de son écurie, encore moins avec ses mandants, il les a surpris, en exitant l’Alliance Lepep le 19 décembre 2016 – pourtant les PMSD ont été élus grâce, entre autres, aux voix de Lepep. S’il a pris le Prosecution Commission Bill comme vulgaire prétexte pour s’en aller (alors que le navire Lepep prend eau et que celui de Ramgoolam commence à se redresser), ses partisans ne comprennent pas pourquoi ils obligent ses pairs à subir des motions de blâme, au lieu de quitter leurs fauteuils dans les mairies et les ambassades comme de bons démocrates… Aujourd’hui, c’est par opportunisme qu’ils jouent aux victimes dans les villes !

De Suresh Moorba (considéré comme le père du transfugisme) à Marie-Claire Monty, en passant par Rashid Beebeejaun et Mireille Martin/Jim Seetaram, cette capacité de passer d’une écurie à une autre traduit le manque de moralité en politique. Nous avons des politiciens avec des convictions peu profondes et un appétit insatiable pour le pouvoir – ce qui explique le nombre record de transfugites chez nous.

Mais l’Histoire ne jugera pas Monty, elle jugera le PMSD et d’autres partis transfugites – avec en leur sein des girouettes professionnelles, qui se muent en verrues les plus symptomatiques d’un système politique, où toutes les transloyautés sont possible

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 Notre enquête, publiée hier, sur les liens entre des hommes de loi et les barons de la drogue, a accentué la panique au barreau. Beaucoup nous ont contactés pour avoir la liste des avocats qui seront convoqués par la Commission Lam Shang Leen, avec un accent prononcé pour les trois hommes de loi proches du gouvernement. Nous n’allons pas dévoiler les noms car nous voulons mettre toutes les chances du côté de la Commission de poursuivre ses travaux, afin d’assainir notre pays. Toutefois, nous resterons vigilants et veillerons à ce que le rapport Lam Shang Leen ne dorme pas dans le même tiroir que le rapport Parry sur les courses…