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La police dans une démocratie

17 janvier 2017, 09:22

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La police dans une démocratie

 

«Dans notre société, la tâche de la police est périlleuse et délicate, sujette aux controverses et aux critiques acerbes.»
«Dans notre société, la tâche de la police est périlleuse et délicate, sujette aux controverses et aux critiques acerbes.»

Ces derniers temps, il ne se passe un jour sans que la police ne soit impliquée dans un délit quelconque (coups et blessures, vols, drogue, suicides, entre autres). Aujourd’hui, la confiance que la population lui avait instaurée au fil des années depuis l’indépendance s’est évaporée.

N’oublions pas la mission éminente de la police : installer de la confiance en défendant des normes et des valeurs supérieures et ainsi contribuer à la cohésion sociale. Gardienne de la paix, elle symbolise la loi et l’ordre public. Elle a deux défis essentiels à relever dans une démocratie digne de ce nom : servir la population et traiter de manière impartiale tous les membres de la société. (The rule of law – un des piliers de notre démocratie parlementaire).

La société ne vit en paix que lorsque les institutions publiques jouent leur rôle efficacement pour galvaniser la confiance nécessaire à la vie collective. La police contribue à la cohésion en ne fragilisant pas, à travers des politiques stigmatisantes ou encore des pratiques discriminatoires susceptibles de favoriser la formation d’un rejet ou d’un dégout (par exemple, les rastas).

Elle ne doit en aucun cas être à la solde des hommes au pouvoir pour harceler leurs adversaires en brandissant les provisional charges. Il s’agit de faire preuve de tact et de discernement dans ses exercices de gardien de la paix sans montrer excès de zèle ou d’être un lèche-bottes. Dans une société comme la nôtre, avec ses spécificités et ses sensibilités très prononcées, la tâche de la police est très périlleuse et délicate, sujette aux controverses et aux critiques acerbes.

Méfiance et hostilité

La confiance en la police est primordiale dans une société démocratique. Pour chacun d’entre nous, peu importe ce qu’ils font ailleurs, si les policiers nous traitent mal personnellement, notre opinion de lui sera négative. La méfiance sera de mise. La qualité de la relation lors de contacts quotidiens sera hostile, voire même agressive.

L’obligation morale de chaque citoyen d’obéir à la police constitue la manifestation de sa légitimité. Sinon, cela ne contribuera point à la paix publique. La mission de la police est de faire respecter les règles et c’est vital. Si l’arbitre des règles sociales est lui-même parti pris, ou un hors-la-loi corrompu et partial, alors ce sera la dégradation de notre système. L’anarchie sociale s’installera inéluctablement. Qui va respecter ses décisions ? Si la police ne jouit pas de la confiance de la population, ce sera l’anarchie et, au final, l’écroulement de notre société.

La police, dans sa grande majorité, admettons-le, abat un travail colossal mais souvent ingrat. Quelques brebis galeuses ont malheureusement terni l’image de la force policière. Par-dessus du marché, la politisation dans ses structures pose des problèmes d’ordre moral et engendre frustration, découragement et désillusion. Les inégalités de traitement et de ciblage sont souvent décriées par le public à tort ou à raison. La police est tenu responsable pour un nolle prosequi en cour (des cas rayés) en raison d’enquêtes mal ficelées. Ou encore des crimes atroces non élucidés ! La perception du public est négative, surtout quand des prisonniers meurent dans des circonstances douteuses dans nos cellules policières. Ou encore lorsque le DPP échappe à une arrestation arbitraire. Incroyable mais vrai dans notre démocratie…

Nous tirons la sonnette d’alarme en décortiquant le mal qui ronge notre force policière et qui rejaillit sur notre bien-être sécuritaire. Nous plaidons en faveur d’une réforme profonde de la police comme d’autres ont fait avant. Car sans une relation forte entre la police et population, aucune démocratie ne peut vivre en paix. Espérons que la police pourra redorer son blason après tous ces scandales criards et qu’elle va honorer ses engagements envers le pays. «Loyally we serve», telle est sa devise. Espérons qu’elle sera à la hauteur et que la population, en son âme et conscience, garde un très profond espoir pour retrouver la sérénité, la paix et la joie de vivre d’antan dans sa vie quotidienne.

 

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