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Se refaire une virginité…
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Se refaire une virginité…
Pour certains clients fortunés, il existe des médecins qui peuvent réaliser, discrètement, des hyménoplasties, soit des interventions délicates qui permettent de reconstituer l’hymen. Grâce aux progrès continus de la médecine, ces chirurgiens intimes arrivent à faire mentir le vieux dicton sur la virginité : «L’honneur et la virginité ne se perdent qu’une fois. La naïveté aussi.»
De nos jours, il n’est même plus nécessaire de passer par la case médecin pour se refaire une virginité. «L’Artificial Virginity Hymen est un kit distribué par la société chinoise Gigimo, qui coûte environ 30 dollars. Son but : permettre aux jeunes mariées de faire croire qu’elles sont vierges», fait ressortir un article de l’Associated Press. Le site Web de Gigimo ajoute : «L’Artificial Virginity Hymen a été créé à Kyoto, Japon, en 1993 (...) Il est principalement composé d’albumine naturelle, d’un élément d’insufflation à usage médical, et d’une préparation médicinale hydrosoluble. Insérez soigneusement cet hymen artificiel (...) et ajoutez quelques gémissements, quelques grognements, et vous serez indétectables.»
Chez nous, des politiciens opportunistes et facilement détectables, comme Xavier Duval et Roshi Bhadain, devraient tenter de s’inspirer de l’ère de l’hymen artificiel – et de la rhétorique y relative – dans leur grossière tentative de nous couillonner et de se refaire une image – afin d’attirer, vers eux, les jeunes. Pour l’heure, Duval et Bhadain gesticulent un peu n’importe comment et poussent des gémissements d’indignés en jouant maladroitement aux vierges politiques – eux qui sortent tout juste du lit défait de Lepep. Like a virgin, comme chante Madonna…
À court d’idées novatrices, quand ils ne reprennent pas les slogans et le logo des autres, ils s’inventent, cette fois-ci, un Front Bench de l’opposition, comme si les travées parlementaires étaient des aires de jeux malsains pour politiciens en quête de soutien. La Speaker appréciera sûrement qu’on lui pique son rôle. Le géant Pepsi, lui, ne va sans doute rien faire face aux poussins jaunes, couvés par les coqs déplumés du PMSD…
En fait, Duval et Bhadain se rapprochent pour se serrer les coudes – face à leurs anciens camarades d’alliance qui ne vont pas se gêner pour leur rappeler leurs discours de campagne au nº 18 en novembre 2014. À l’époque, les colistiers Duval et Bhadain ne juraient que par les Jugnauth et juraient Ramgoolam. Aujourd’hui, ils jurent les Jugnauth et ne vont pas tarder à jurer que par Ramgoolam et Dawood Rawat. Ils pensent qu’en agissant ainsi, le public va les prendre au sérieux. Mais personne n’a oublié qu’ils ont fait partie du présent régime pendant deux ans – en prenant per diem, motards et autres privilèges, en nommant proches et amis, sans appel à candidatures, en cautionnant toutes sortes d’abus gouvernementaux, y compris les attaques contre la presse libre et indépendante – devenue, aujourd’hui, un allié incontournable en l’absence de la MBC…
* * *
L’express le dit depuis des décennies. Nous sommes, peut-être, une démocratie en construction, mais nous sommes désespérément à court de démocrates. Quand nous entendons des Duval, des Bhadain, voire des Lesjongard, outre que cela nous donne la nausée (car ils viennent s’ajouter au trop-plein de démagogie), l’on réalise que les choses tendent à empirer avec le temps – car ces politiciens-copycats veulent eux aussi asseoir leur pouvoir, voire leur dynastie.
L’État des lieux de notre démocratie (voir pages 21-32) nous prouve que certaines familles et leurs cliques ont déjà pris notre système en otage. Mais comme le dit le chanteur d’espoir Damien Saez, un jour viendra et nous aurons des rêves à nouveau. Et le cœur vierge de tout passé nous ouvrirons les yeux sur un monde nouveau, avec une vraie et nouvelle génération de démocrates. Nous n’en sommes, hélas, pas encore là !
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