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Passation de pouvoir: Au nom du peuple!
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Passation de pouvoir: Au nom du peuple!
UN Premier ministère dilué, sinon tout simplement diminué ! Voilà où nous en sommes dans ce pays qui ne cesse de surprendre de par ses acrobaties politiques, en dépit du fait qu’il jouit d’une réputation à faire envier plus d’un. Il est constamment enguirlandé par des satisfecit distribués par des organismes internationaux qui, d’année en année, secteur en secteur, trouvent en notre pays l’exemple par excellence à émuler, surtout par nos pairs du continent.
C’est à se demander si, ayant tellement et constamment hissé Maurice au podium, ces donneurs de certificat n’ont d’autre choix que de maintenir notre pays au tableau d’honneur de peur que, faisant autrement, ils n’y laissent des plumes et entachent leur crédibilité.
Car, dans ce même registre, souvenons-nous de ces fameuses tapes de bravo dans le dos des dirigeants tels que Museveni de l’Ouganda, Kagamé du Rwanda et Meles Zenawi de l’Éthiopie (décédé depuis), vers la fin du siècle dernier, par Tony Blair, ancien Premier ministre du Royaume-Uni, et consorts, alors que sévissaient dans ces pays les pires exactions dans le domaine du droit des citoyens. Ces dirigeants étaient devenus la coqueluche de l’Ouest, car ils tenaient des discours complaisants pour le plus grand bonheur de ces «partenaires».
Ainsi, ils ne se gênaient nullement à brandir devant leur peuple incrédule ces certificats de bon gestionnaire octroyés par ces soidisant gardiens du temple de la bonne gouvernance. De ce fait, ils se permettaient des pratiques non conformes aux normes démocratiques, sans aucun rappel à l’ordre, détenant déjà les satisfecit évoqués plus haut. Bien sûr, ceux qui les en avaient gratifiés n’étaient pas prêts de se faire ridiculiser en dénonçant les abus de ces mêmes récipiendaires et donc préféraient jouer aux sourds et aveugles.
Nous sommes ici aussi, semble-t-il, dans le même cas de figure. Les princes qui nous gouvernent ne cessent de bafouer avec impunité les principes de base de la démocratie et de la bonne gouvernance, étant tous des adeptes de «Government is government and government decides!» Certes, le peuple gronde, mais que dans les salons et autres cercles fermés, et timidement dans la rue, sitoutefois il s’y aventure.
Incompétent
Autre temps, autres moeurs serait-on tenté de dire. Et pourtant, les images qui nous viennent de l’étranger et qui déferlent quasi quotidiennement sur nos écrans, évidemment pas grâce à la perspicacité de notre MBC-TV nationale, nous démontrent que, quand le peuple s’éveille, descend dans la rue, se fait entendre et exige des comptes, les plus durs des régimes ne peuvent qu’être à l’écoute des exigences etagir en conséquence.
Nous, peuple mauricien, sommes vraiment un peuple admirable. Nous avons voté en masse pour nous défaire et nous débarrasser d’un régime pourri jusqu’à la moelle, voilà un peu plus de deux ans. Nous avons été les témoins oculaires privilégiés, non sans frisson, grâce cette fois-ci à notre complaisante boîte à propagande, la MBCTV, des coffres appartenant à notre ancien Premier ministrequi vomissaient leur contenu en liasses de billets de banque. Nous avons pris connaissance des largesses du précédent régime avec les biens de l’État, sans compter les nominations scandaleuses et autres faits exécrables qui nous avaient été savamment cachés. Donc, le peuple a eu raison d’envoyer faire paître le précédent régime, nonobstant les dommages collatéraux subis par son partenaire en alliance, le MMM.
Toutefois, c’était sans compter avec l’incompétence du remplaçant. Un panier à crabes, dirait l’autre. C’est vrai, certains crabes sont sortis du panier après avoir joui des privilèges qui avaient été mis à leur disposition par le maître du jour, lui-même dégradé depuis lors. Deux ans durant, les pinces étaient restées fermées.
Oh, mais que voilà ! On menace de déverser des «baquets de malpropreté» ; on nous parle des actes scandaleux commis par le régime en place ; de l’existence d’une mafia qui sévirait à partir et même en dehors d’une certaine cuisine. Et pourtant, ces crabes sont autant responsables de la situation qui prévaut. Ayant aidé volontairement à envelopper le pays du manteau d’opacité, de mauvaise gouvernance et de pratiques non-démocratiques, ils ne peuvent se dédouaner aussi facilement. Ils ont trop dit pour ne pas dire davantage. Le contraire serait un acte de trahison envers l’État et le peuple.
Ce même peuple, pour autant admirable qu’il soit, n’oubliera pas de sitôt celui qui, avec deux de ses collègues, s’était transformé en Colombo de nuit et qui ces jours-ci essaie par tous les moyens de redorer son blason, même s’il le fait en piquant les idées et la création artistique d’autrui. Comment oublier le fameux baisemain, qui a fait les choux gras de nos cartoonistes ?
Entre-temps, on nous annonce sans sourciller, et avec une certaine fierté même, que, comme une pomme ou une poire, la PNQ sera partagée en deux ! Mais c’est quoi, cette République ?
On rigole à l’étranger. Maurice vient de faire valoir son africanité, dans sa forme la plus vilipendée. Avec la passation de pouvoir du père au fils, sans se soucier du voeu du peuple, elle a rejoint le «club des fils» dont regorge le continent, à l’instar du Togo, de la République Démocratique du Congo et du Gabon, parmi d’autres.
En tout cas, avec les attributions ministérielles consenties au père et ces nominations de copinage à la primature, tout en saucissonnant le statut de Premier ministre, Maurice est devenue la risée des observateurs internationaux.
Et le peuple dans tout ça ? Trois ans dans le purgatoire ou bien... ?
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