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Barça-PSG, un match hors du temps
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Barça-PSG, un match hors du temps
Le match Barcelone-PSG (6-1) du 8 mars dernier est entré dans l’histoire. Au-delà de l’exploit sportif qui fait frétiller les médias espagnols et les socios catalans, il fait aussi criser les médias français (spécialistes du retournement de veste, passant du «PSG futur champion d’Europe» après le 4-0 aux «tocards» qui auraient commis une faute professionnelle après le 6-1). Le mythe Barça se régénère. Footballeurs, supporters, médias, politiques, citoyens lambda : tout le monde a un avis sur ce Barça-PSG vraiment pas comme les autres. Surtout quand la dramaturgie parisiano-qatari prend des allures d’affaire d’Etat. Révolution de palais en vue au sein du Paris Saint-Germain donc. Ou pas du tout ! Le feuilleton démarre à peine…
L’an dernier, le prince aurait donné un ultimatum au président Nasser El-Khelaïfi : une saison pour qu’il se passe enfin quelque chose en Ligue des champions (objectif minimum : demi-finale ou plus, si affinité). Le Qatar a besoin de voir briller «son» PSG en Europe pour refaire son image avant le Mondial 2022. Il n’a tout de même pas investi tous ces millions d’euros pour les beaux yeux des supporters… Et s’il se lassait de son jouet et décidait de se désengager ? L’échec cuisant d’Unai Emery et sa Dream Team sera-t-il celui de trop ? Le fusible Emery va-t-il sauter après celui de Laurent Blanc (qui avait coûté 20 millions d’euros au PSG SVP !) la saison passée ?
L’entraîneur sera-t-il encore et toujours le parfait bouc émissaire alors que le secteur administratif et l’absence d’un directeur sportif crève les yeux ? Leonardo, jamais remplacé, fera-t-il une réapparition hollywoodienne ? Questions légitimes ! Pour l’heure, rien n’est à écarter. En tous cas une grande lessive est prévue chez les joueurs, certains ayant montré leurs limites lors de la funeste soirée du Camp Nou (du gardien Kevin «risque de passer à la Trapp», au manque de leadership de Thiago Silva en passant par les promesses jamais tenues de Lucas Moura). Dans les bistrots, on est catégorique : le scénario est celui d’un match vendu ! Le fameux «F… disgrace», cri du cœur de Didier Drogba le 6 mai 2009, après une élimination litigieuse de Chelsea en Ligue des champions (imputé à l’arbitre norvégien Tommy Ovrebo) ressort des bacs. Tout comme la légende selon laquelle le Barça serait avantagé par l’arbitre : «UEFAlona», où «arbitrage maison», pour ceux qui connaissent… À ce titre, l’expulsion litigieuse de Robin van Persie, au Camp Nou, le 8 mars 2011, hante toujours les supporters d’Arsenal…
Les joueurs-comédiens qui savent amadouer l’arbitre en prennent aussi pour leur grade : Suarez et Neymar sont devenus «les pleureuses du MSN» pour les supporters du PSG qui n’ont qu’un rêve : «Que Barcelone tombe sur le Bayern au prochain tour et se fasse éclater» (verbatim de fans qui nous confient être si écoeurés par le football et l’argent qu’ils ne regarderont plus de matches jusqu’à la fin de saison !) Les aficionados du Real Madrid (évidemment !) ne sont pas les derniers à rappeler les talents de comédiens de Sergi Busquets ou Javi Mascherano…
Et comme pour ne rien arranger, des journalistes européens spécialisés affirme que l’arbitre allemand Deniz Ayketin du fameux 6-1, reconnu pour être un peu «fou fou» et enclin «à s’emballer pour rien», n’avait pas la légitimité pour arbitrer un match de cette envergure. D’ailleurs, le responsable de la commission des arbitres de l’UEFA, Pierluigi Collina, n’a pas aimé plusieurs décisions de ce dernier lors de Barça-PSG et devrait le sanctionner rapidement (mise à l’écart provisoire). Une façon de noyer le poisson sans pour autant reconnaître des manquements évidents. Pas de quoi réconcilier les supporters avec les hommes en noir hein !
Dans toute cette dramaturgie post Barça-PSG, n’oublions pas, quand même, le bug de la 87e minute, qui reste très nébuleux. À la 87e minute, les Blaugrana mènent 3-1, Paris est encore largement qualifié et le match est plutôt «normal» jusque-là. Coup franc de Neymar et le PSG bascule dans un trou noir. L’équipe perd les pédales, ne fait qu’UNE SEULE passe jusqu’à la 96e minute et encaisse 3 buts en 7 minutes. Cette fin de match loufoque s’apparente aux plus grands renversements de l’histoire du foot : digne d’un Brésil-Allemagne 7-1 (Mondial 2014) ou d’un Liverpool-Milan 3-3 (finale C1 2005).
Paris a-t-il été tétanisé par l’enjeu face à un Barça pourtant pas transcendant dans le jeu ? Bouffé psychologiquement par le contexte surréaliste du Camp Nou et ses 100 000 fidèles, en larmes dans les ultimes instants ? Dévoré mentalement par le battage médiatique autour du MSN et la remontada avant même de jouer le match retour ? Emery a-t-il été trop défensif en positionnant ses joueurs trop bas lorsqu’il y avait tant d’espace au milieu face au 4-3-3 du FC Barcelone ? Ses joueurs prétendent le contraire et que c’est le Barça qui les auraient «forcé» à reculer!
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