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DES LOIS NATURELLES ….

2 avril 2017, 07:35

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Semaine ébouriffante qui vient nous rappeler quelques lois naturelles, voire fondamentales, même si elles n’ont jamais été votées par notre parlement !


 

    Commençons par la UNINTENDED CONSEQUENCES Act. (l’UCA). Elle peut s’appliquer à deux séries de circonstances distinctes cette semaine. D’abord sur le plan politique, car le ML, au départ du PMSD, a du se frotter les mains en pensant aux  opportunités juteuses qui s’ouvraient alors à lui. Les salaires largement améliorés de Miss V.S (pourquoi une telle pudibonderie sur son nom au parlement ?), les voies royales ouvertes pour et avec Mr Sobrinho, les occasions diverses de nominations, l’annonce que 400 emplois pouvant être crées a la CWA, tout ça a du paraitre bien prometteur au ML a un moment ou à un autre. Cependant, la loi des Unintended Consequences est aussi passée par là, à la faveur, entre autres, de trop de précipitation. Cette loi s’applique aussi aux medias qui, de s’être plaints des restrictions plutôt lourdes sur l’utilisation des images des sessions parlementaires, constatent aujourd’hui que même les images brutes, sans aucun commentaire, font déjà bien assez de dégâts comme ça ! Ainsi l’Unintended Consequence de l’initiative prise pour la retransmission des débats parlementaires a été, suite de l’interpellation de Rajesh Bhagwan, la tornade Vijaya Sumputh suivit de sa démission, la mise à mal tant de Gayan ainsi que l’embarras de Collendavelloo et, a fortiori, du ML et  de son allié le MSM. L’intention première des débats parlementaires à la télévision étaient, je n’en doute pas, d’assurer une avancée pour la démocratie qui pourrait, de plus, montrer le gouvernement au travail et l’opposition en train d’aboyer  pour rien, alors que passait la caravane … A cause de l’UCA, c’est un peu raté !


 

   Puis il y a eu la démonstration renouvelée de ONE MESS SHOOS ANOTHER MESS AWAY Act  (l’OMSAMA). En fait, cette loi est en démonstration pratique quasi permanente depuis longtemps déjà. En voici l’illustration :Miss Vijaya Sumputh efface le rapport de l’Audit qui biffe Sobrinho, qui essuie Mugabe , grand « kalipa »* d’Afrique, qui lui-même gomme 135 kilos de drogue, qui oblitère Rs 4,6 milliards de procès de CT Power, qui caviarde les biscuits Hanoomanjee, qui sabre le papa-piti et la double pratique des médecins du public( je reprends mon souffle ), qui avaient eux-mêmes tous aidés à faire oublier la démission du ministre Badhain qui chassait celle du PMSD qui noyait le licenciement de Megh Pillay qui damait le pion à la fièvre aphteuse qui surclassait Trilochun qui enterrait Heritage City qui lui-même chassait…. L’OMSAMA même ça !


 

     Gageons qu’à Maurice nous n’avons pas encore atteint le degré de sophistication de Steve Bannon du camp Trump qui allume délibérément des contre-feux pour faire disparaitre les problèmes ponctuels. Rappelez-vous des Tweets accusant, sans preuves aucunes, le président Obama de surveillance électronique au Trump Tower, ce qui éloignait, en un clin d’œil, tous les regards fixes jusque-là sur les «oublis «  de Jeff Sessions quant  à ses contacts russes, alors qu’il était questionné par des membres des congres ! 

Chez nous, je ne sais pas s’il faut s’en réjouir, les « affaires «  ne se concoctent guère encore de cette manière …elles déferlent joyeusement d’elles même ! 


 

  On peut aussi invoquer les bienfaits du PRESUMPTION OF CULPABILITY Act ( Aussi connu comme le POC !)  Qui découle lui-même du Good Governance and Integrity Reporting Act qui avait  vu le jour  en 2015, à l’initiative du ministre Badhain. Notre loi était finalisée dans le sillage d’initiatives prises au Royaume Uni par le Financial Conduct Authority, lequel   introduisait le principe de la culpabilité présumée pour les crimes financiers. Le ministre Badhain avait ainsi introduit (clause 3(5) du Integrity Reporting Act) l’idée que, désormais, le « onus shall lie on the respondent to establish, on a balance of probabilities, that any property is not unexplained wealth «. Ce “presumption of responsibility », comme l’avait alors décrit la députée Danielle Selvon lors des débats parlementaires, n’est-ce pas ce qui devrait, au vu du faisceau de circonstances entourant son propre( !)parcours, s’appliquer à Mr Alvaro Sobrinho aussi, avant que l’on ne lui accorde l’asile financier dans notre beau pays ? N’est-il pas, dans le sillage de notre propre loi, éminemment raisonnable de demander à Alvaro Sobrinho de faire la preuve de son « unexplained wealth «  fabuleux, plutôt que de recevoir de nous, selon l’expression consacrée, le « bon dieu sans confession « ?


 

Sous le  PAS MOA SA LI SA Act (cad le PM SaLSA), le coupable n’assume pas la responsabilité de ses actes mais le transfère plutôt à tiers, surtout si ce dernier a plutôt bon dos et a déjà beaucoup essuyé les plâtres dans ce genre d’exercice, tant ici , qu’ailleurs d’ailleurs ! Ainsi, notre ministre mentor, ex PM du pays,  ayant déclenché une vague de désapprobation  pour son langage à relents d’ammoniaque jaunâtre n’a trouvé rien de mieux que de mettre son dérapage au compte de « banne zournalisses » qui l’auraient provoqué ! Sacrebleu ! Il fallait y penser ! C’est donc celui qui pose les questions qui gênent qui est le coupable et pas celui qui n’est pas capable d’y répondre de manière calme, posée, cohérente et intelligente ? Avis à tous ceux qui vont passer des examens cette année ! L’enfer, c’était pourtant bien connu depuis le Huit Clos de Jean Paul Sartre, c’est invariablement … les autres ! Y compris les examinateurs ….


 

   Sous le MO FOU PAS MAL ACT, les employés responsables de gabegies, d’incurie, de dérapages, de gaspillages, d’abus, de mauvais service   comme révélé par le rapport de l’Audit chaque année ne répondent que rarement de leurs actes. Pire ! Quand un officier du gouvernement est suspendu après une conduite inacceptable, il peut accumuler ses salaires pendant des mois, le temps que les comités disciplinaires se réunissent, et statuent et que les cas qui vont à la cour se débouclent. Ainsi, pour les 7 ans au 30 juin 2016, Rs 297 M ont été payes à 201 policiers interdits de fonction ! Le rapport de l’audit mentionne aussi le cas de 7 officiers, interdits de fonction depuis …2002, ayant touché, au 31 octobre 2016, des salaires de Rs 14.5M  en totalité. Et qui va répondre pour les mauvaises décisions prises au nom de l’état et des contribuables si jamais l’état perdait le procès Betamax (Rs 5,2   milliards ) , le procès CT Power ( Rs 4,6  milliards ) , le procès Dawood Rawat ( Rs 36 milliards ), celui de Mme Soornack ( Rs 400M), celui des victimes des inondations de 2013( Rs 650 M) etc… Certainement pas les politiciens ou les commis de l’état directement responsables, qui continueront à  toucher leurs salaires ou leurs pensions, pendant que nous, contribuables assumeront inévitablement la casse !

  Apres tout, nous sommes dans un pays où l’on peut augmenter le salaire de Miss V.S. contre l’avis de son ministre de tutelle et du Premier Ministre ! Quoi ? Nous serions déjà dans la pétaudière !? Et il n’y pas une loi naturelle contre cela ?