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OMG !

9 avril 2017, 09:25

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 Quelle semaine encore !  Ainsi le cri du cœur du titre : Oh My God !

 

 Mardi, au Parlement, c’est la PNQ de Xavier-Luc Duval qui mettait le feu aux poudres. Dans sa réponse, trop longue mais méthodique, le Premier ministre faisait une révélation de taille en précisant que ce n’est qu’en février 2017 (on ne précise pas la date !) que des informations nouvelles suffisamment inquiétantes sont remontées à la surface pour conduire la FSC à demander alors au groupe de compagnies d’Álvaro Sobrinho de ne pas opérer sous les licences pourtant déjà délivrées par la… FSC

Quelles étaient donc ces «nouvelles informations»? Selon la réponse du PM, elles émanaient de la Portuguese Criminal Investigation and Penal Action Department (DCIAP), qui indiquait avoir identifié une palette de prêts sans garanties de la Bank Espirito Santo d'Angola (BESA) en faveur de compagnies liées à Álvaro Sobrinho. La réponse du PM semble indiquer que cette enquête prend corps à partir de faits émergeant cette fois au Portugal (plutôt qu’en Angola Dos Santosié!), à partir de l’analyse du dossier du groupe Espirito Santo portugais lui-même. Ce groupe portugais faisait, rappelons-le, faillite en 2014, largement sur la base des trous financiers causés par la faillite de la BESA, dont Álvaro Sobrinho avait été le CEO jusqu’en octobre 2012. Aucune condamnation évidemment, mais suffisamment gênant pour tout geler… Bonne décision de la FSC!

 Xavier-Luc Duval provoquait, en plus, de sérieuses bouffées de chaleur en révélant des «réservations» de M. Sobrinho pour 131 villas à Royal Park, pour plus d’un milliard de roupies et y allait très ouvertement pour suggérer qui, au gouvernement, avait «fait le pont» pour Sobrinho tant vis-à-vis de la FSC que de Royal Park. Il visait directement son ancien collègue au sein de Lepep, aujourd’hui vice-Premier ministre à sa place : Ivan Collendavelloo, qui est, depuis, resté bien silencieux sur la question.

   Ce qui est a priori bizarre, c’est que si la FSC était au courant de la nouvelle enquête de la DCIAP dès février, le ministre de tutelle de la FSC, le ministre Sesungkur, disait toujours, le 12 mars, que ce qui avait été rapporté par la presse n’avait «aucun fondement» ! Quatre jours plus tard, soit le 16 mars, Ivan Collendavelloo, après sa rencontre avec l’Angolais, avançait toujours, bravement, que Sobrinho «pa ti paret enn voler». La FSC n’avait-elle prévenu personne – même pas son ministre de tutelle?

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 Dans l’après-midi de mardi, le débat sur la motion de censure contre la Speaker rappelait que la caque sentait toujours du même hareng et qu’il suffirait de peu pour tout tourner… en eau de boudin. Cette décoction toute particulière à notre «auguste» Assemblée, d’insultes et d’insinuations aussi gratuites que stupides de part et d’autre de la Chambre (et maintenant visionnée en direct par la population !), se voyait , en plus, administrer deux grandes louches d’huile de ricin «spécial», par notre Diafoirus local, Teeluckdharry et la purge, inévitable, s’ensuivait pour toute l’opposition… Spectacle affligeant, s’il en est un, de démocratie parlementaire vidangée. Si la tactique était de faire regretter le moindre mal qu’était Madame la Speaker, ce fut une grande réussite ! Son retour, comme celui de Jacqueline Dalais, sera triomphal ! 

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Puis, jeudi, nous avions droit aux documents liés au prêt de l’ancien ministre des Finances, Lutchmeenaraidoo dans l’express. Le secret bancaire affrontait la notion de «public interest» et celui du droit du public de savoir. Et tard jeudi, deux demandes d’injonction, de Lutchmeenaraidoo et de la SBM, pour interdire au journal de publier son dossier, étaient mises de côté par un juge de la Cour suprême. Du moins jusqu’à lundi. Intéressant ! Car n’oublions pas le communiqué du DPP du 24 mars 2017 dont le troisième paragraphe se lisait comme suit : “On the 7th November 2016, ICAC wrote to this office and suggested that following the further investigation carried out, there is insufficient evidence against Mr Lutchmeenaraidoo”. Ce qui indique que le dossier de l’ICAC pourrait ne pas être identique à celui du DPP, qui prenait la décision de “no further action”. Le devoir de l’express et le risque pris en la circonstance étant au nom de la transparence et de la recherche de la vérité, les développements sur ce dossier seront intéressants à noter ; chacun devant, comme toujours, assumer la responsabilité de ses actes et de ses décisions.

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En profil, la visite de John McAreavey, le mari de Michaela Harte, six ans après le meurtre de sa jeune épouse. On comprend son désir de trouver la paix en trouvant le criminel qui avait étranglé Michaela. On comprend son désir de justice. Je n’ai aucun problème avec son offre d’une prime importante pour des révélations solides sur le meurtrier, mais ce qui m’a gêné, par contre, c’est de retrouver le DPP, un chef enquêteur de la police, et même le Premier ministre à la manœuvre pour le recevoir et le rassurer. Je pensais surtout à toutes les familles ayant connu la même situation de deuil après une mort criminelle et qui vont maintenant légitimement se poser la question de savoir pourquoi on ne leur accorderait pas la même attention !

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Finalement, Trump et la Syrie. « America First» et le «meilleur deal-maker du monde» ayant pris plusieurs plombs dans l’aile, notamment avec Obamacare qui perdure toujours, la loi sur les émigrants qui a été flinguée en cour et même avec le mur dont on discute toujours du «design» en attendant l’empoignade budgétaire prévisible; Donald Trump, comme beaucoup de présidents avant lui, a choisi d’aller se refaire une beauté en politique étrangère. Il a bien choisi son combat: les enfants gazés d’Assad! Déclarant que plusieurs lignes rouges avaient été franchies, il a lancé des Tomahawk sur une base d’aviation syrienne. Ce qui me frappe cependant , c’est que Trump a donné une heure de préavis… aux Russes ! Qui ont bien dû partager avec leurs homologues syriens, vous ne croyez pas?

Or, un des grands arguments de campagne de Trump, c’est que l’on ne doit jamais prévenir son ennemi mais que l’on doit, au contraire, le surprendre. Pour les Russes et les Syriens, c’est un peu raté… Par contre, pour la Chine, la surprise a été servie, version froide, à Mar-a-Lago, en Floride, entre la salade César et la soleà la sauce Champagne ! C’était sans doute souhaité ainsi. Et le commandant Trump d’illustrer qu’il est sans doute plus facile de lancer des missiles et de «réanimer» des mines de charbon qui n’ont plus de pertinence économique que de convaincre l’opinion publique, voire même son propre congrès républicain.

Et chez nous, quel peut bien être l’équivalent du missile Tomahawk? Car Lepep recomposé semble en avoir bien besoin ces jours-ci…