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Le métro… lourd
Que c’est rigolo de voir le déchaînement d’objections au Metro Express qu’a déjà mis en marche le gouvernement actuel. Cela, par des pseudos défenseurs de l’intérêt public. Aussi loin qu’en août 2014, alors que la campagne électorale était déjà lancée, dans un article intitulé «Métro léger deviendra… lourd ?» (dans l’express du vendredi 8 août 2014), je soulignais que même à La Réunion, le métro n’existait pas. J’aurais pu avoir ajouté que le métro n’existait pas dans un pays aussi riche que l’Australie.
En ce temps-là, ceux qui sont aujourd’hui membres de l’Alliance Lepep étaient aussi contre le projet de métro léger. Nul doute que ce sujet a eu du poids dans la décision de l’électorat de voter contre l’alliance PTr-MMM en décembre 2014. Ceux qui, aujourd’hui, ont découvert le drame du Metro Express ne s’en souciaient guère à l’époque. Ils ont soudain découvert que ce moyen de transport luxueux n’est ni plus ni moins qu’un futur éléphant blanc.
En 2014, il était grand temps de kill the serpent in it’s egg pour copier William Shakespeare – comme dit l’adage local apré lamor latisann –, alors que le Metro Express est déjà sur les rails. Auparavant, j’avais aussi avancé que le problème de congestion routière pouvait être résolu par une rationalisation du transport par bus. En Europe, le Light Rail System a vu le jour suivant l’échec du tramway et la bussification, plus exactement l’excès de bus sur les routes. Les bus avaient pris la place des tramways avant le métro léger.
Notre problème aujourd’hui à Maurice est que le moyen alternatif de transport a été jusqu’ici uniquement politique. Et ce n’est que maintenant que l’on découvre son côté socio- économique. Le besoin de se débarrasser du gouvernement en place a pris une trop grande longueur d’avance sur le socio-économique.
Ce gouvernement a été élu pour cinq ans. Aussi longtemps qu’il détiendra la majorité au Parlement, il restera en place, qu’on le veuille ou non, et on vivra dans une tension politique qui ne fera que plus de mal au pays. Aujourd’hui, on a fini par découvrir que le métro léger de 2014 est devenu le métro lourd. Combien de retard aura-t-on pris sur le développement du pays en 2019, quand on sera arrivé à se débarrasser du gouvernement actuel, si jamais on y arrive ?
Revenons au transport par autobus. L’industrie du transport par bus naquit juste avant l’indépendance, quand les travaillistes du PTr, sous le leadership de sir Seewoosagur Ramgoolam, décidèrent de se débarrasser des trains en faveur des bus. C’est cela, avec l’excision des Chagos, une des pires erreurs du gouvernement d’alors. De nos jours, on a sur les bras une industrie de bus qui ressemble à un nid-d’abeilles.
Il existe actuellement à Maurice un excès d’opérateurs d’autobus, ce qui fait que l’exploitation de ces autobus se fait au petit bonheur. La solution serait de convertir l’industrie en un service national. Il suffirait alors de créer un National Bus Service qui prendrait la gestion de toute la flotte d’autobus, et il y en a à Maurice, pour servir le public sur une même base que le Central Electricity Board ou la Central Water Authority over the island.
Pour y arriver, il faudra regrouper tous les propriétaires actuels dans une sorte de fédération où chacun sera actionnaire, selon sa participation au capital. Ainsi, on verra moins de bus sur un même trajet causant des embouteillages. On aurait pu utiliser le même tracé que le Metro Express pour créer un bus lane. Le casse-tête des embouteillages s’en trouvera réduit certainement.
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