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Homo Economicus

13 avril 2017, 07:27

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Percy Mistry dit qu’il nous faut «delink politics and economics». Sushil Khushiram, en retrait de la chose politique, estime que «good economics lead to good politics». Ramesh Basant Roi s’interroge, lui, sur le fait que «good politics has the capacity to clear up the mess left by bad economics. But will it?» Dans Economic Sense,son dernier livre, Eric Ng Ping Cheun cite aussi Ludwig von Mises : «Economics must not be relegated to classrooms and statistical offices and must not be left to esoteric circles. It is the philosophy of human life and action and concerns everybody and everything.» 

On est d’accord. Mais encore… 

Que pense notre gouvernement de l’impact de son action sur notre économie ? Quels signaux renvoient les scandales genre Sobrinho et Sumputh aux investisseurs ? Où sont passés les principes de bonne gouvernance, transparence, égalité des chances ? Y a-t-il une réflexion sérieuse et profonde au-delà des tentatives de scorer des points politiques comme sur la question de la pauvreté au Parlement entre un ancien leader et son ex devant les caméras ? Pourquoi un ministre doit-il être soutenu par une conférence de presse ? Pour masquer les carences intellectuelles ? De qui ? Au-delà du show politique, comment progressons-nous ? 

Sur le Marshall Plan : le leader de l’opposition semble être passé à côté de l’essentiel : pourquoi seulement 8 000 sur 22 000 demandeurs ont bénéficié de la Monthly Subsistance Allowance, qui est une bonne mesure sur papier dans le dernier Budget de Pravind Jugnauth ? Les caisses de l’État sont-elles à ce point vides ? Sur quels critères a-t-on dit non aux 14 000 familles qui vivotent sous nos yeux alors que certains profitent de limousines de rêve ou de per diem de princesse ? 

Pourtant, tout observateur objectif s’accorderait à dire que malgré les challenges économiques, dont l’endettement qui dépasse les 60 %, les indicateurs ne sont pas si alarmants que cela : une croissance de quelque 3,7 %, une inflation de 2 %, un déficit budgétaire d’environ 4 %. Il y a de la marge… 

Sauf qu’il y a un trou de plus d’une dizaine de milliards à combler avec la chute de la BAI et ce, auprès des milliers d’épargnants/investisseurs qui réclament leur dû deux ans après la décision de Lepep, eux qui vont voter avec rage en 2019. La commission d’enquête sur Britam, censée décanter partiellement la situation, qui a mal démarré, va peut-être clouer Roshi Bhadain au pilori (soit un autre show politique) mais, concrètement, comment récupérer l’argent volatilisé ? 

En jetant Vijaya Sumputh en pâture ? En nommant une commission d’enquête sur la drogue ? En faisant taire Navind Kistnah ? En protégeant Claudine Razaimamonjy, alias «Mama Sauce» à Tana,qui a des choses à dire sur le trafic de bois de rose et sur la corruption nationale et régionale ? 

Comment donner un salaire minimum sans perdre des emplois ? Comment démarrer le lourd projet Metro Express alors que l’on sait que ce sera un vrai désastre financier ? Comment fera Pravind Jugnauth pour convaincre que l’absence de miracle ne signifie pas forcément mirage ?