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Parlement : Visa X

27 avril 2017, 07:43

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Ce n’est plus un Visa U. Même si certaines images, comme celle du postérieur de Roshi Bhadain, sont éditées pour ne pas choquer, la retransmission de la Private Notice Question de mardi révèle un niveau général exécrable. Un niveau probablement jamais atteint jusqu’ici au sein de notre Assemblée nationale. Un niveau qui est un mauvais exemple pour les élèves et les étudiants – qui seront nos parlementaires de demain.

C’est entendu qu’on ne peut plus utiliser le terme «auguste assemblée» car plus rien ou presque n’est solennel dans l’hémicycle. À commencer par les agitations de la Speaker et du Leader of the House – qui se montrent manifestement incapables d’instaurer un semblant de décorum.

N’est-il pas ridicule qu’on soit en train de faire tout un plat sur l’utilisation ou non du kreol au Parlement alors que la plupart des invectives live and direct sont déjà en kreol. Quand c’est en anglais, c’est parfois pire, car c’est du kreol traduit : «Dont make gestures with me!», dit un Deputy Speaker. «You were licking my hands and other parts», lance le Leader of the House, alors que les «Order ! Order !» criards de la Speaker ne changent rien à la cacophonie qu’est devenu le Parlement. Dépassée après l’expulsion de Bhadain, Hanoomanjee a dû suspendre la séance, à bout de souffle…

Au lieu de montrer qu’ils sont les dignes représentants du peuple, beaucoup de nos élus exhibent, face aux caméras, leurs bassesses et leurs faiblesses. Si l’alliance Lepep pensait scorer des points politiques face à un leader de l’opposition, qui a eu les mains trempées durant la dernière décennie dans les affaires gouvernementales et qui est incapable de tout balancer («pa less mwa kozé», s’auto-censure-t-il souvent), et une opposition qui avance en rangs plutôt dispersés, force est de constater que les performances des membres du cabinet sont des auto-buts. Il devient évident alors que les acteurs de Lepep n’étaient pas préparés à de telles responsabilités gouvernementales.

On espère que la pause parlementaire – les travaux reprennent le 9 mai mais sans question – va permettre aux élus d’aller visionner à nouveau les images de la (un)Parliamentary TV afin de réfléchir à comment maîtriser leurs passions. S’ils veulent se défouler, ils ont le meeting du 1er mai pour hurler dans des micros ou faire des gestes obscènes. Au sein du Parlement, plus important que de porter une cravate ou d’éviter de lire son discours, il est essentiel que les parlementaires apprennent un élément clé de la vie publique : la courtoisie.

Indépendamment des divergences de vue et de la passion avec laquelle ils défendent leurs convictions, la politesse doit rester de mise. La liberté de parole en général, et l’immunité parlementaire en particulier, constituent des privilèges que possèdent les élus. Mais cette liberté et ces privilèges se doivent d’être subordonnés au maintien de l’ordre et du décorum. Surtout lorsque des enfants, en vacances scolaires, regardent la télé ou surfent sur le web, en l’absence des parents…