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Recomposition pour une embellie
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Recomposition pour une embellie
Sale temps pour nos partis politiques. Des nuages existentiels divers viennent assombrir leurs horizons. Au rythme des scandales qui éclatent et de la rue qui gronde comme l’orage, on évoque de plus en plus la possibilité d’élections générales anticipées, comme si on devait suivre l’exemple de Theresa May. À tel point que Pravind Jugnauth a dû donner l’assurance, hier à Vacoas, que l’alliance Lepep (du moins ce qu’il reste de l’équipe de décembre 2014) – le MSM et les trois sous que leur apporte le ML – va durer, au moins, jusqu’en 2019, soit la fin de cette législature. Davantage que sur le miracle économique ou sur la connexion Internet et les bornes Wi-Fi, le Premier ministre semble, politiquement, miser sur les oppositions éclatées et divisées.
Même si elle n’a pas pu réunir sa traditionnelle foule d’enthousiastes comme les fois précédentes à Vacoas, l’alliance gouvernementale s’est quand même tirée d’affaire, malgré le temps pluvieux. Le premier meeting de Pravind Jugnauth comme PM n’aura, donc, pas été un flop. Ce qui a dû le galvaniser pour tenir un aussi long discours (près d’une heure à parler d’économie, de budget, de drogue, d’environnement, de son style de leadership et de ses adversaires, etc.), une véritable appétence à l’oral.
En face, parmi les partis qui sont représentés au Parlement, il y avait le MMM et le Mouvement patriotique. Si les Mauves ont réussi, hier, une bonne mobilisation, (les autobus fournis pour rallier Rose-Hill ou Vacoas y sont pour beaucoup), le parti de Ganoo a prouvé hier, à La Louise, qu’il est et risque de ne demeurer qu’un parti embryonnaire, de la taille du ML. En revanche, après trois ans d’absence, les Mauves ont réussi leur rendez-vous du 1er-Mai avec leurs sympathisants, entre autres, du nº 19. De quoi encourager Bérenger à marteler que le MMM ira, cette fois-ci, «seul contre tous». Pour marquer leur différence, pour souligner que «tous les politiciens ne sont pas pareils».
Les grands absents sont le PMSD – qui est pourtant, sur le papier, le principal parti de l’opposition – et le Parti travailliste. S’ils avaient peur de ne pas pouvoir mobiliser leurs troupes pour raisons diverses (météo, manque de moyens puisqu’on n’est plus au gouvernement, frictions internes), ils ont surtout provoqué un vacuum en termes d’appropriation de l’espace public. Duval et Ramgoolam auraient pu s’inspirer de Roshi Bhadain – non pas en se retournant, mais en essayant le live sur Facebook. L’«e-meeting» a le mérite de ne pas coûter autant en termes de bus, barquettes, banderoles, etc. Il peut mobiliser par temps de pluie ou de soleil et permet de toucher un nombre croissant de jeunes, connectés sur leur smartphone aux bornes de Sherry Singh.
Au-delà du rendez-vous du 1er-Mai, un constat s’impose : nos partis sont dans une phase de reconstruction post-électorale.
La recomposition politique, dont celle de notre pays, est le seul moyen de réformer le système électoral inique afin de faire de la place aux nouveaux et aux nouveautés… et, partant, provoquer une embellie démocratique. À commencer par éliminer l’argent, souvent sale, qui pourrit notre écosystème politique.
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