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Au Parlement, cette semaine …
En réponse a la PQ No B/310 du député Shakeel Mohamed, le 25 Avril dernier au parlement, le ministre de l’agro-industrie et de la sécurité alimentaire déclarait entre autres que:
(A) “I am advised that it has so far not been scientifically proven that chemical inputs used in the cultivation of fruits and vegetables may be one of the causes of human diseases. However, the general perception is that excessive, irrational and abusive use of agro-chemicals in agriculture does have a negative impact on public health and the environment “
Devant une demande de précision additionnelle, il ajoutait :
(B) « …I have just said it is not proven scientifically. This has been carried out by the Ministry of Health and Quality of Life who is responsible to look into whether the abusive use of pesticides in vegetables and fruits could have an effect on the health of an individual “ avant d’en rajouter une couche politicienne inutile en précisant que le ministre de la santé du gouvernement précédent, un collegue de Shakeel Mohamed “had said the same thing “.
On apprenait lors de la même session que :
(C )« So far there is no law that allows us to prosecute a farmer who is making abusive use of pesticides …a Pesticides Bill is under preparation and we are looking at ways and means to make it an offence, a criminal offence for those who go overboard in the use of pesticides . “ De plus, le labo du ministère de l’agriculture avait trouvé, entre Avril 2016 et maintenant, qu’AUCUN des 378 échantillons récoltés de fruits et de légumes avait des résidus de pesticides au-delà des minima autorisés par le Codex Alimentarius de la FAO. Cependant, le ministre Seeruttun admettait qu’en utilisant les normes européennes plus exigeantes sur 66 échantillons, le labo privé Quantilab, dont les tests sont « much wider than that of the Food Technology Laboratory of the ministry« avait repéré 6 légumes au-delà des normes, soit 9% du total – ou presque un légume sur 10 !
Quoi conclure ?
Pour la partie (A) et (B), tout en vous rappelant que les bidons de pesticides portent, non sans exagération, pensons-nous, des étiquettes marquées : POISON, nous vous invitons à lire, entre autres :
- Effects of Pesticides on Human Health
- « LES EFFETS DES PESTICIDES SUR LA SANTÉ HUMAINE »
- Pesticides : Effets sur la santé : une expertise collective de l’Inserm
- ENVIRONMENT AND HEALTH ASPECTS OF PESTICIDES USE IN INDIAN AGRICULTURE
On ajoutera aussi que si notre ministère de la santé et/ou de l’agriculture insiste qu’il n’est pas scientifiquement prouvé que les pesticides font mal à la santé humaine, un test simple pourrait peut-être les convaincre du contraire : une topette de pesticide tous les matins à jeun, peut-être ?
Pour la partie (C), comment comprendre qu’on ne criminaliserait pas un comportement qui mets à risque la santé, voire la vie, de concitoyens ?
La logique est pourtant implacable :
- Il n’y a aucune raison à ce que les normes acceptables de pesticides a Maurice soient plus généreuses que celles des européens : nos métabolismes et nos corps ne sont pas plus résistants, ni même différents !
- Si le but est de protéger le consommateur, Il n’y a aucune raison de préférer des tests de laboratoires restreints du ministère plutôt que ceux, plus compréhensifs, de laboratoires privés, comme Quantilab
- Les échantillons de l’enquête de l’Express de Janvier 2016 avaient identifiés 20% de légumes et de produits alimentaires avec des pesticides au-delà des normes. La réponse du ministre indique 9%, soit presque un légume sur 10. A l’hypothèse que le consommateur doit se sentir en toute confiance quand il achète sa nourriture, plutôt que d’avoir à prendre un risque avec 9 % ou avec 20% des légumes qu’il achète, UN SEUL LEGUME EMPOISONNE PAR TROP DE PESTICIDES EST UN CAS DE TROP. IL ne faut d’ailleurs pas oublier les produits alimentaires importés de pays…. sans normes !
- Le « Maximum Residue Level «(MRL) autorisé ou recommandé pour chaque pesticide au moment de la vente d’un légume, ce n’est pas de la frime : c’est un chiffre calculé par des scientifiques, après maints études et tests, pour situer le niveau au-delà duquel C’ EST DANGEUREUX POUR LA SANTE. Les cocktails intempestifs de pesticides sont évidemment encore plus dangereux !
- Des lors, tout planteur qui vend des produits qui dépassent les MRL autorisés, n’a pas pris les précautions recommandées, est donc en infraction des normes souhaitables et joue avec la santé de ses concitoyens. Tout comme un automobiliste qui roule au-delà des normes de vitesse prescrites est automatiquement mis à l’amende, tout comme celui qui conduit sous l’influence de l’alcool et qui tue un piéton est accusé de « manslaughter «, pourquoi est-ce qu’un planteur qui enfreint les règlements et les normes recommandées, ne devrait-il pas être criminalisé ?
Pour ce faire, et comme proposé par la série d’enquête de l’Express en Janvier 2016, il faut établir un système strict de traçabilité des fruits, légumes ou autre nourriture produits localement et importés, pour pouvoir remonter la filière jusqu’au coupable et, permettre de déclencher la hiérarchie de sanctions menant éventuellement a l’interdiction. Les tests de laboratoires prenant du temps, ne pouvant donc pas permettre du travail préventif et pouvant seulement punir ex post facto ; les comportements irresponsables qui pourraient nous empoisonner, nous-mêmes et les personnes que nous aimons, y compris nos enfants, se doivent d’être punis sans exception et de manière exemplaire !
Ça urge, Messieurs les ministres ! En attendant, nous ingurgitons ….
***
Le parlement cette semaine n’a pas produit que la réponse troublante du ministre Seeruttun sur les pesticides. Il a aussi été la plateforme, mardi, de scènes absolument désolantes de parlementaires bruyants, provocateurs, indisciplinés et souvent très éloignés des affaires de la nation, du côté gouvernemental, comme de celui des oppositions. Mais les scènes de cour d’école qui déferlent maintenant publiquement sur nos écrans Tv sont surtout la conséquence d'une maitresse d’école qui ne maitrise plus rien et qui n’est plus du tout respectée. Un ton de voix de harpie, des scènes bien trop fréquentes de préférence et de protectionnisme perçue en faveur des rangs du gouvernement, des litanies répétées (I am on my feet ! Order ! Withdraw !) ad nauseum qui ne retiennent plus l’attention des parlementaires qui comptent, constituent aujourd’hui le bouillon de culture qui engendre le capharnaüm. Comme Erskine May ne saurait remplacer le discernement, je ne vois pas comment cela va s’améliorer. Les réputations sont établies, les perversions ne s’inverseront pas. Ce parlement, ou plus du tiers des PQs n’ont pas connu de réponse depuis le 28 mars (soit 130 PQs sur 350) ne guérira pas de sitôt. D’autant qu’il a fallu plus d’une semaine pour que le speaker décide que la phrase « Licking my hands and other parts «, (qui stimulait d’ailleurs le postérieur de Mr Badhain à se présenter de face), ne faisait pas honneur au parlement et se devait donc d’être « withdrawn » ! Celui qui allumait la mèche « withdraws ». Celui qui répondait à la provoc et explosait, tout bêtement, comme un pétard, est banni du parlement.
Fair play ? Tu parles !
L’expulsion de Shakeel Mohamed ne l’est pas, non plus.
Mais rappelons ici une lapalissade : Ce capharnaüm conviendrait-il au gouvernement qui pourrait ainsi échapper à quelques PQs, qu’il ne conviendra jamais à la démocratie que nous chérissons et aux démocrates dont nous faisons partie !
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