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UNITED contre le terrorisme

25 mai 2017, 10:01

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UNITED contre le terrorisme

Ca peut paraitre égoïste de célébrer une victoire sportive, 48 heures à peine après le drame de Manchester, mais le sacre de Manchester United va bien au-delà de tout cela. C’est une victoire de l’espoir sur la terreur, de la vie sur la mort, de la lumière sur l’obscurantisme. Tous unis contre les esprits malades qui pullulent de plus en plus à travers le monde… United.

« United ! United ! » jamais ce cri des supporters n’aura pris tout son sens comme mercredi soir, en finale de l’Europa League. Jamais ce cri des supporters n’aura retenti avec autant de ferveur, pas seulement à Stockholm et à Manchester mais aussi à travers le monde.

« United ! United ! » Où quand la joie et la détresse s’entremêlent dans un torrent de larmes ininterrompues. Quand les émotions s’entrechoquent. Comme cette glorieuse histoire du club mancunien qui a alterné l’horreur et la grandeur pour devenir aujourd’hui un mythe authentique. L’un des plus grands clubs du monde. On pense ici au crash de Munich de 1958 qui vit périr une fantastique équipe de Manchester Utd, avec pour symbole le jeune espoir Duncan Edwards dont les rêves furent fauchés en pleine vol, qui allait remporter la Coupe d’Europe des clubs champions, dix ans plus tard, sous la férule de Matt Busby. Les Busby Babes étaient nés. Un grand club aussi.

Mercredi, c’est une nouvelle génération de MU qu’on a vu à l’œuvre. Autre époque, autres mœurs, autres valeurs. Le géant mancunien est aujourd’hui devenu un club bling bling, qui valse à coups de millions de dollars. Chantre de l’ultralibéralisme. Capable de s’acheter n’importe qui, à n’importe quel prix. Certains osent même dire qu’il a vendu son âme au… Devil (!), en recrutant Jose Mourinho et Paul Pogba, deux divas du football moderne dont le charisme et la personnalité en font des symboles parfait à détester des anti MU.

C’est pourtant cette équipe qui vient de rendre sa fierté à Manchester. C’est cette équipe qui vient de réunir les trois Coupes d’Europe pour entrer dans le cercle fermé des autres grands clubs ayant accompli cet exploit. C’est cette équipe qui semble enfin indiquer le retour aux affaires du club depuis le départ la légende Sir Alex Ferguson (49 trophées au club !). Ce même Ferguson aux premières loges en tribune, mercredi, à Stockholm, pour assister à ce nouveau tournant de l’histoire.

Qu’on aime ou qu’on déteste Mourinho c’est un winner. Que l’on décortique et critique ses phrases assassines, comme je l’ai fait moi-même, pour le mettre face à ses propres contradictions ou pas, n’y change rien. Il a la gagne dans la peau. C’est un mythe. Et son poulain, Paul Pogba, qui traine un énorme boulet de 105 millions d’euros sur le dos, lui a enfin donné raison mercredi en débloquant la partie contre l’Ajax.

C’est triste pour l’Ajax, mais on a l’impression que l’équipe néerlandaise n’était qu’un simple figurant en finale dans toute cette dramaturgie. Le poids de l’histoire et l’ampleur du drame qui ont frappé Manchester en plein cœur pesaient beaucoup trop lourd pour qu’il puisse inverser le cours d’une histoire écrite à l’avance.

«C'est un message qu'on envoie: on ne nous abattra pas. Rien ne nous arrêtera. Comme le phénix, nous renaissons de nos cendres». Pour Aaron Murphy, supporter mancunien lambda qui s’est confié à l’AFP, le terrorisme ne gagnera pas et la capacité de résilience de la grande ville du nord ouest de l’Angleterre. « United ! United ! » Non, les forces obscures n’ont pas détruit la foi qui est dans ce club et dans le cœur de ses habitants. Ils l’ont juste réanimé. Et elle pourrait encore se décupler dans les années à venir.