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Lamizik fer koustik
Li mem bat tanbour, li mem danse. Qui n’a pas des envies de sawale, quand sonne l’heure de la fête de la musique ? Bliye traka parce que la musique est bonne. Et qu’il n’y a qu’elle qui compte.
Sauf que la fête coïncide avec l’heure des comptes. Ceux du Budget 2017/2018. Question cash, il crée un National Arts Fund, avec Rs 50 millions. Jackpot ? Cela ressemble à une aide à la création.
Remballez les tambours. La somme servira à financer une vaste panoplie d’activités artistiques. Donc pas que les concerts et l’enregistrement d’albums, mais aussi toute la palette des arts plastiques. C’est la porte ouverte aux files d’attente. Une foule que les lourdeurs administratives, les subtilités des critères d’allocation se chargeront d’écrémer. Qu’y gagne réellement la musique locale ?
Est-ce qu’on lui propose des formations pour se professionnaliser ? Pour rafraîchir son conservatoire national aux méthodes pédagogiques jugées «archaïques» par un récent audit. Lui donne-t-on de vrais outils pour que les Mauriciens ne se contentent plus de rêver au jour lointain où la musique locale percera au niveau international? Percer voulant ici dire exister plus longtemps qu’une éphémère chanson de l’été. Percer voulant ici dire incarner, à la face du monde, une identité, une région, une diversité, comme l’ont fait nos cousins créolophones des Caraïbes.
L’une des principales doléances, lane ale, lane vini, c’est le manque d’espace pour faire des concerts. Il n’existe pas de lieux dédiés pour les shows pouvant accueillir plus que les 3 500 spectateurs du centre swami Vivekananda à Pailles. Pourtant, ce ne sont pas les chanteurs locaux qui peuvent mobiliser les grosses foules qui manquent. Les autorités doivent bien savoir qui c’est. Car ce sont elles qui accordent à des organisateurs, les arrière-cours de stades pour des concerts.
Vos majestés, les artistes, le Budget 2017/18 vous promet un Palais des Arts et de la Culture. Un terrain a été identifié à Côte d’Or City, Highlands. Simple coïncidence avec la circonscription première ministérielle du No. 8.
Avant de dérouler le tapis rouge, disons seulement qu’un terrain, ce n’est pas un budget de construction. Ce n’est pas une date d’achèvement des travaux. Cela n’est même pas encore une définition de ce mastodonte qu’est un Palais des Arts et de la Culture. Est-ce un Zénith, c’est-à-dire une salle de concert ? Est-ce un espace de création, comme la Cité des Arts de nos voisins réunionnais ? Seul l’Etat sait pour l’heure sur quel pied il veut danser.
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