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Plus rien ne va
Comme un sentiment que tout va mal. Comme une impression d’anarchie où chacun fait ce qu’il veut. Sans respect des institutions, sans devoir de responsabilité envers la population, sans l’obligation de rendre des comptes. Rien qu’en une semaine, plusieurs soubresauts nous renvoient l’image d’une République où il faudrait craindre le pire sur tous les plans. Même les élus ne respectent pas une instance aussi salutaire que la commission d’enquête sur la drogue. Ainsi, alors que la population suit quotidiennement, avec intérêt, ses convocations et séances publiques, qui reste l’une des principales réalisations de ce gouvernement, voilà qu’un député de la majorité s’est permis de faire des commentaires inadmissibles à l’égard de cette plateforme.
Le Deputy Speaker, puisque c’est de lui qu’il s’agit, invité à déposer devant la commission, s’est laissé aller à des remarques totalement condamnables, affirmant que «this whole Commission of Enquiry has been a mudslinging exercise since its beginning». Sanjeev Teeluckdharry n’est certainement pas sans savoir que cette commission a été mise sur pied par le gouvernement auquel il appartient, avec comme mission d’enquêter sur l’étendue du trafic de drogue dans le pays. Et, à l’exemple de tous ceux qui y sont convoqués, le public s’attend à ce qu’il s’y rende, tout en répondant aux questions et en apportant des éclairages demandés.
<p>En réclamant, par voie judiciaire, des documents, en tentant d’avoir un renvoi de la séance, qui a bien eu lieu, en débarquant à la commission, entouré d’un panel d’avocats (comme pour créer un impact psychologique sur Lam Shang Leen et son équipe) en décidant de faire une leçon au président de la commission, affirmant qu’il aurait agi différemment si c’était lui qui présidait la commission, Sanjeev Teeluckdharry n’a réussi qu’à provoquer une série d’interrogations sur son comportement. Qui ne lui fait pas honneur.</p>
<p>En matière de comportement, depuis la diffusion en live des travaux parlementaires, le public peut désormais mesurer le degré de respect des parlementaires vis-à-vis de l’Assemblée nationale. Quel niveau finirons-nous par atteindre après avoir assisté aux derniers exemples en date avec l’échange Shakeel Mohamed/Étienne Sinatambou (l’un accusant un honorable d’insulter sa mère, l’autre disant que le député lui aurait montré ses «private parts») ou encore le surréaliste discours de Mahen Jhugroo qui a fait le buzz sur les réseaux sociaux ? Quand l’on pense que nos élus sont payés de l’argent public pour ça, l’on se demande s’il n’est pas temps de leur demander un remboursement sous forme d’une taxe-bêtise à chaque stupidité débitée. Mais il n’y a pas que les âneries des politiciens. Il y a aussi leur incohérence, leur contradiction, qu’il faut dénoncer.</p>
<p>Voyons ce qui se passe actuellement au MMM : dans la même phrase, le leader mauve a été capable d’annoncer la candidature de Nita Juddoo à la prochaine partielle et d’ajouter que ce sont trois autres candidats qui seront alignés aux élections législatives. Du coup, une hypothèse n’a échappé à personne : en prenant le risque de préférer une néophyte, qui n’est même pas connue de la régionale de cette circonscription, est-ce que Bérenger ne fait pas sciemment le jeu de Boolell, favorisant une éventuelle victoire de ce dernier pour envisager ensuite une alliance qu’il n’a pu jadis concrétiser avec Boolell père ? En tout cas, malgré les précisions en conférence de presse hier du leader mauve («nous allons à la partielle pour gagner»), Ramgoolam, qui semble avoir eu le même message, s’est précipité pour, encore une fois, mettre les points sur les «i». Et affirme qu’il n’y aura pas de PTr sans lui.</p>
<p>Le drame du pays est que, pendant que nos élus perdent du temps et de l’énergie entre faire les clowns et leurs petits calculs stratégiques, il y a une indifférence face aux vrais combats. Personne, qu’il soit député du gouvernement ou de l’opposition, n’a donc vu l’intérêt d’intervenir ou d’élever la voix aux côtés de tous ceux qui ont, à juste titre, dénoncé la démolition du bâtiment connu comme La School, à la rue Edith Cavell. Devoir de mémoire, histoire, patrimoine, respect, apprentissage du passé pour mieux appréhender l’avenir ? Qu’est-ce qu’ils s’en foutent !</p>
<p>Quand on vous dit que tout va mal… </p>
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