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Face à l’inaction et à l’hypocrisie

31 juillet 2017, 04:10

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Face à l’inaction et à l’hypocrisie

Flash-back, décembre 2014. C’est avec conviction que sir Anerood Jugnauth prenait cet engagement solennel lors du grand meeting de remerciements de l’alliance Lepep, à Vacoas : «Toute personne qui aurait enfreint la loi pourrait faire l’objet d’une enquête. Et ce, peu importe son nom ou son statut social.» Juchés sur les échasses de l’espoir, les Mauriciens se sont raccrochés à cette promesse pour finalement tomber de haut. Et oui, ça fait mal !

Face à cet engagement de ceux que nous avons consciemment choisis pour diriger le pays (il est vrai que Pravind Jugnauth au poste de Premier ministre ne faisait pas partie de l’équation), nous ne pouvons qu’être profondément déçus de l’inaction du gouvernement face à certains dérapages. Commençons par le plus récent : le cas Soodhun. Que ce même commissaire de police qui a abusé des «provisional charges» il n’y a pas si longtemps vienne nous dire qu’il ne peut arrêter Showkutally Soodhun sans preuve est à se tordre de rire (à défaut de pleurer de consternation).

Si Mario Nobin avait eu la même délicatesse ou éthique dans d’autres cas, cela aurait probablement évité des arrestations inutiles et des déboires familiaux. Mais bon, il s’agit de ce cher Showkut ! Quid de Pravind Jugnauth ? Bien évidemment, il ne voit aucune raison de réclamer la démission de Soodhun, pas après sa menace de mort à Duval ni après son impair diplomatique avec le Qatar.

Voyons le cas Raouf Gulbul. Les témoignages pleuvent à la commission d’enquête sur la drogue sur les liens entre cet avocat qui est à la tête de la «Gambling Regulatory Authority» et les trafiquants de drogue. On pourrait s’attendre qu’il quitte son poste en attendant de redorer son blason, mais non. Là encore, le Premier ministre n’y voit aucun problème (et c’est «l’express» qui a besoin de lunettes, tu parles !).

Toujours au chapitre de la drogue, nous avons le «Deputy Speaker», Sanjeev Teeluckdharry, qui croit jouer les héros en critiquant la commission Lam Shang Leen. Héroïque, il l’aurait été s’il avait démissionné de son poste de «Deputy Speaker». Là encore, pour Pravind Jugnauth c’est circulez, il n’y a rien à voir. Dans la mesure où Pravind Jugnauth est incapable d’exiger que ses soldats «step down», ils pourraient au moins eux-mêmes éviter cet embarras à leur Premier ministre et se retirer à l’exemple de François Bayrou, ministre français. Ce dernier avait jugé bon, en juin, de se retirer, embourbé dans une affaire compromettante. «Je choisis de préserver la loi de moralisation et de confiance dans la démocratie.» Tout à son honneur.

Pour l’inaction, ne parlons surtout pas de la MBC et de ces autres casseroles qui traînent. Face à cela, certains pourraient essayer de trouver du réconfort auprès de l’opposition. Toutefois, ce n’est guère une brillante idée avec ces partis de l’opposition hypocrites qui prennent la population pour des imbéciles. Cette hypocrisie, nous pouvons la voir sur le dossier Metro Express. Étonnant que les membres du Parti travailliste (PTr) se rangent contre ce projet, alors qu’ils l’avaient eux-mêmes enclenché. Le Mouvement militant mauricien avait fait alliance avec ce même PTr qui proposait le métro léger.

Le Parti mauricien social-démocrate tient également le mauvais rôle. C’est étonnant que Xavier-Luc Duval se prononce contre ce projet alors qu’il était membre des deux gouvernements ayant proposé un système de métro léger. Peut-être croient-ils que nous avons la mémoire courte… Maintenant, à nous de leur prouver le contraire !

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