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«Pa koné kot zot sorti, zordi inn fini vinn zournalis»

12 septembre 2017, 10:28

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Le Premier ministre a sans doute raison de dire qu’il y a des journalistes qui n’ont pas de diplôme. Comme certains politiciens, d’ailleurs. Le Premier ministre a sans doute raison d’insinuer que tous les journalistes ne sont ni d’égale qualité, ni parfaits. Comme les ministres, peut-être. Le Premier ministre a aussi raison de dire que les journalistes n’ont pas tous des «degrés» ou des diplômes en journalisme, comme le M. Issac dont il parlait à l’inauguration d’une école qui porte désormais le nom de ce dernier, depuis hier.

Mais le Premier ministre a tort d’avancer qu’il faut un diplôme en journalisme pour être un «vrai journaliste». Parmi tous les meilleurs journalistes de ce pays, ni Rémy Ollier, ni Jean Claude de l’Estrac, ni Aunath Beejadhur, ni le Dr Forget, ni Beekrumsing Ramlallah ni Lindsay Rivière n’ont, à ma connaissance, jamais accumulé de diplômes ou obtenu des «degrés» en journalisme. Le journalisme est une affaire de coeur et de rigueur, de courage et de raison, d’honnêteté et de créativité, de passion pour le devenir de son pays ; ce qu’aucune certification et aucun «degré» ne sauraient garantir de toute façon !

M. Issac, que je ne connais pas, a peut-être été un excellent journaliste. Je connais d’autres, diplômés, qui le sont aussi, mais le diplôme n’est jamais une garantie à toute épreuve. M. le Premier ministre, Pravind Jugnauth, aurait intérêt à juger sur pièce et à ne pas généraliser. S’il y a effectivement des journalistes mêlés au trafic de drogue, comme il le suggérait il y a peu, ou s’il y a des journalistes qui «servi zot pozision pou zot lintéré personel», comme il l’affirmait hier – il faut, pour faire sérieux, qu’il les dénonce nommément, plutôt que de jeter le discrédit sur une profession entière.

Après tout, il a un «degré» (approprié ?), lui, et les journalistes qui se respectent ne le nomment-ils pas à chaque fois qu’ils ont quelque propos ou décision ou circonstance à lui reprocher ?