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M. Soodhun, de quel droit ?
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M. Soodhun, de quel droit ?
La vidéo a fait le tour du Web. Des milliers de vues, plusieurs centaines de commentaires. Une vidéo montrant une femme qui a osé dire au vice-Premier ministre et ministre du Logement et des terres Showkutally Soodhun qu’il était «out of subject». C’était lors d’un atelier de travail– oui, un atelier de travail, pas un meeting politique – que ce que disait le ministre n’avait rien à voir avec le but pour lequel les syndics et les représentants des habitants des maisons de la National Housing Development Company s’étaient réunis au Palms Hotel, à Quatre-Bornes. Le thème de l’atelier était Building a better Mauritius for our children .
M. Soodhun, même si vous ne voulez pas le savoir, ce qu’a fait cette femme, c’est également ce que veulent faire de nombreuses personnes qui vous voient à la télé ou sur des vidéos. Et ce, à chaque fois que vous dites des choses déplacées, à chaque fois que vous dérapez. Oui, nous avons le droit de vous dire que nous considérons que vous êtes hors sujet. Nous avons le droit de le faire, principalement parce que vous êtes payé pour représenter le peuple. Si vous nous faites honte, nous avons aussi le droit de le dire. Vous avez rappelé hier que vous êtes un politicien. Rappelez-vous aussi que les politiciens ne sont rien sans les citoyens.
Cette femme, agent ou pas, a le droit de vous dire que lors d’un atelier de travail, l’assistance (si elle n’est pas composée de partisans) peut exiger que vous parliez de vos visions, des projets qui seront réalisés pour le peuple. Les gens ont le droit de ne pas vouloir vous entendre parler de Navin Ramgoolam et de ses frasques. De toute façon, nous les connaissons déjà. Et vous n’êtes pas mieux.
Ce n’est pas parce que c’est une femme qu’il faut saluer son courage. Mais parce que c’est une citoyenne de notre île Maurice. Ça aurait pu être un homme, un ou une jeune, un ou une enfant. Le point est que les gens ont le droit de s’exprimer et ils ont le droit de le dire lorsqu’un ministre, donc élu par le peuple, dérape.
En revanche, vous, de quel droit pouvez-vous ordonner que cette dame se taise ? De quel droit pouvez-vous l’expulser d’une fonction ? De quel droit pouvez-vous lui parler sur ce ton ? Si ces gens qui étaient dans l’assistance n’ont pas trouvé de problème dans votre comportement, s’ils vous ont demandé de continuer à parler ainsi, s’ils n’ont pas vu bon de se lever et de partir, c’est peut-être qu’ils ont la même vision que vous !
Nous prévoyons déjà que vous direz, dans quelques jours, que vous considérez cette femme comme une sœur et que nous avons sûrement exagéré. Que tout cela était faux, tiré hors de son contexte.
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