La rupture est consommée, le choc réel. La défiance des Mauriciens envers le gouvernement Lepep se fait de plus en plus sentir. Après Étienne Sinatambou qui s’est fait descendre par les habitants de Barkly, c’est au tour de Showkutally Soodhun de goûter au ras-le-bol de la populace. Il y a de ça deux minutes, il nous rabattait les oreilles avec ses prétendues crises de larmes au téléphone avec le prince de l’Arabie saoudite – qui, à en croire Soodhun, a du temps à perdre –, deux minutes plus tard il expulsait une femme d’un atelier de travail. La raison ? Elle a osé remettre à sa place un Soodhun qui dépasse les bornes. En tout cas, bravo madame ! Quant aux autres, qui approuvent les méthodes du «Sheik», sanz sa mantalité swiver. Dans le registre des intrépides, on retrouve aussi Husein Abdool Rahim qui, après son grand déballage (et quel déballage !), fait tomber l’Attorney General, Ravi Yerrigadoo. Cette nouvelle affaire offre un piteux spectacle de ce «miracle» que nous promettait l’alliance Lepep. Si pour SAJ le gouvernement n’est aucunement fragilisé par le retrait de Ravi Yerrigadoo, il est évident qu’avec un bilan entaché, il ne s’agit pas que d’un ministre ou d’un gouvernement fragilisé mais d’une population déboussolée qui ne sait plus à qui faire confiance. Après avoir perdu trois ministres, un député, un partenaire d’alliance et provoqué une élection partielle, nous serions tentés de dire oui, tout cela est la définition même d’un gouvernement plus que jamais fragilisé. Bien entendu, nous ne sommes pas si naïfs pour penser qu’ils admettront cela. Pour SAJ : «Mo lir lagazet avek dégou» ; pour Pravind Jugnauth : «Pa koné kot zot sorti, zordi inn fini vinn zournalis.» Pour nous, c’est une évidence que pour devenir Premier ministre, il faut attendre que papa le décide et que pour être conseil légal du gouvernement, il faut le bet365. En tout cas, je le dis avec déception, je suis dégoûtée.